Cinema
“Nobody wants the night” le film d’ouverture de la Berlinale nous emmène dans le grand Nord

“Nobody wants the night” le film d’ouverture de la Berlinale nous emmène dans le grand Nord

07 February 2015 | PAR Yaël Hirsch

C’est le film d’Isabel Coixet, Nobody Wants de Night, qui a ouvert la 65ème Berlinale, ce jeudi 5 février. Porté par une Juliette Binoche toujours friande de costumes d’époque (et qui a osé le smoking blanc et les nu-pieds pour le tapis rouge), ce premier film exposé et en lice pour l’ours séduit par ses plans magnifiques plus que par son intrigue qui commence bien trop lentement.

[rating=3]

Au début du 20ème siècle, femme amoureuse et intrépide, Joséphine Peary (Juliette Binoche) quitte le Washington où elle est censée prendre soin de ses filles pour aller à la rencontre de son explorateur de mari, en train de poser le drapeau américain sur le sol exact du pôle Nord. Et la jolie lady ne se contente pas d’aller à la ville la plus proche pour l’accueillir. Après avoir occis son premier ours, elle emporte chiens, traineaux, guides Inuits et un Gabriel Byrne hirsute à sa suite pour se rendre au refuge le plus proche, et ce, au péril de la vie de tous. Malgré la beauté blanche de la neige, les fleuves sont fatals et quelques- uns meurent en route, tandis que les autres laissent l’épouse enamourée dans une cabane sommaire, avec quelques vivres et l’espoir que son mari rentrera avant l’arrivée de la grande nuit glaciale de l’hiver.

Alors que l’absurde de la quête rend le début du film un peu fastidieux, Binoche excellant à porter de manière très désagréable toasts grandiloquents, chignon et chapeau décalés, on se laisse happer par les images absolument envoûtantes d’Isabel Coixet. Si bien qu’on est heureusement surpris quand l’action se fige au refuge et qu’on nous propose de suivre l’évolution d’une relation parfaitement originale fasse au couperet implacable du froid et de la nuit qui n’en finit pas. En Inuit jeune et sage, la japonaise Rinko Kikuchi rayonne et on se laisse envoûter par le cocon de bois et de glace dans lequel on se prend à boire les paroles de deux femmes aux antipodes mais qui tente de s’unir avec suffisamment de chaleur pour survivre. Il y a des perles dans ce film en partie inabouti et des propositions humaines et visuelles absolument et authentiquement originales. A voir, en passant le début et la voix off trop bavards par rapport à l’intensité et la vitalité qui sont au cœur du projet.

Nadie quiere la noche (Nobody wants the night) d’Isabel Coixet, avec Juliette Binoche, Rinko Kikuchi, Gabriel Byrne, Otto Ignatiussen, Alberto Jo Lee, Ciro Miró, Espagne, France, Bulgarie 2014, 118 min, en compétition.
(c) Leandro Betancor

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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