Cinema
Cannes 2023, jour 9 : Dodin Bouffant goûteux, Moretti acide, Anderson redondant

Cannes 2023, jour 9 : Dodin Bouffant goûteux, Moretti acide, Anderson redondant

26 May 2023 | PAR Geoffrey Nabavian

Le terme se rapproche, mais la Compétition n’a pas encore tout dévoilé.

On commence ce mercredi, à 9 heures, en rattrapant dans l’enceinte du Cineum Les Feuilles mortes. En Compétition, ce film ne ménage pas de surprise pour qui connaît déjà une part de la filmographie du finlandais Aki Kaurismäki. Pour lire notre critique des Feuilles mortes, cliquez

On enchaîne à 13 heures 30 avec une projection venue d’Un certain regard : celle d’Augure. Ce tableau électrique de la République Démocratique du Congo par l’artiste Baloji aurait juste besoin d’une heure en plus pour creuser tous ses thèmes. Il stimule tout de même.

À 14 heures 30, on rejoint la troisième projection et une salle bourrée à craquer pour Asteroid City, signe que Wes Anderson est très populaire sur la Croisette. On retrouve le ton léger du cinéaste, son esthétique très fifties, sa ribambelle d’acteurs (que l’on ne croise parfois qu’une quinzaine de secondes). On y parle d’une petite ville hors du temps où il y a bien longtemps est tombé un astéroïde et où, pas loin, les militaires effectuent des essais nucléaires. Un jour, un extra-terrestre vient voler l’astéroïde et donne à la ville un renommée inattendue… Comme toujours les personnages sont attachants et la satire de notre société n’est pas très loin. Cela n’en fait pas plus qu’un petit film de Wes Anderson qui, s’il continue, court le risque de tourner en rond dans son univers.

À 15 heures 30, on s’embarque pour Les Colonstoujours au sein d’Un Certain regard. Un tableau ultra virtuose et viscéral de la colonisation au Chili au début du XXe siècle.

À 18 heures 45, retour du côté de la Compétition avec La Passion de Dodin Bouffant. Au final, on goûte cette balade bien cuisinée parmi les concepteurs de saveurs, au début du XXe siècle encore une fois, et conduite par d’excellents acteurs : Magimel, Binoche… Pour lire notre critique de La Passion de Dodin Bouffant, cliquez

On s’embarque ensuite à 20 heures au sein de la sélection de l’ACID pour Cannes 2023, avec la projection officielle de Machtat. Un documentaire à la forme aérée interrogeant les vies d’un groupe de femmes tunisiennes, musiciennes traditionnelles de mariages qui vivent les transformations sociales modernes. Pertinent et stimulant, mais exigeant de la concentration aussi car le contexte est ici peu explicité.

À 22 heures 15, on découvre le nouveau film de Nanni Moretti qui court lui aussi pour la Palme d’or. Vers un avenir radieux n’est pas exempt de défauts, mais il compte acidité et belles scènes. Pour lire notre critique de Vers un avenir radieux, cliquez.

Enfin, on se rend vers minuit à la fête de clôture de la Semaine de la Critique. Dans le cadre des jardins de la Médiathèque de Cannes, on a tout le loisir de choisir entre un peu de bière ou un cocktail bien dosé pour rêver aux tous derniers jours de cette édition 2023.

Geoffrey Nabavian et Paul Fourier

Retrouvez tous les films du Festival dans notre dossier Cannes 2023

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Visuel : © Geoffrey Nabavian

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Cannes 2023, Compétition : Les Feuilles mortes, Kaurismäki pur jus
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Geoffrey Nabavian
Parallèlement à ses études littéraires : prépa Lettres (hypokhâgne et khâgne) / Master 2 de Littératures françaises à Paris IV-Sorbonne, avec Mention Bien, Geoffrey Nabavian a suivi des formations dans la culture et l’art. Quatre ans de formation de comédien (Conservatoires, Cours Florent, stages avec Célie Pauthe, François Verret, Stanislas Nordey, Sandrine Lanno) ; stage avec Geneviève Dichamp et le Théâtre A. Dumas de Saint-Germain (rédacteur, aide programmation et relations extérieures) ; stage avec la compagnie théâtrale Ultima Chamada (Paris) : assistant mise en scène (Pour un oui ou pour un non, création 2013), chargé de communication et de production internationale. Il a rédigé deux mémoires, l'un sur la violence des spectacles à succès lors des Festivals d'Avignon 2010 à 2012, l'autre sur les adaptations anti-cinématographiques de textes littéraires français tournées par Danièle Huillet et Jean-Marie Straub. Il écrit désormais comme journaliste sur le théâtre contemporain et le cinéma, avec un goût pour faire découvrir des artistes moins connus du grand public. A ce titre, il couvre les festivals de Cannes, d'Avignon, et aussi l'Etrange Festival, les Francophonies en Limousin, l'Arras Film Festival. CONTACT : [email protected] / https://twitter.com/geoffreynabavia

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