
Les Arcs 2019, dernier jour : Neige flamboyante sur le palmarès
Grande journée de neige ce vendredi 20 décembre 2019 aux Arcs. Nous avons rattrapé quelques films, afin de nous préparer au mieux à l’annonce du palmarès, assisté à la chaleureuse soirée de clôture à Taillefer, puis au dîner et à la fête du dernier jour à La Folie Douce.
Dans la matinée, sous un ciel floconneux qui n’a pas découragé les skieurs, nous avons rattrapé le film britannique de la compétition, Rocks. Alors que sa réalisatrice, Sarah Gavroin, a reçu cette semaine aux Arcs le Prix Femme de cinéma Sisley-Les Arcs, son film très londonien est habité par une bande de filles aussi métissée que solidaire (et sympathique). L’héroïne est Rocks, 15 ans, sage et douée pour le maquillage, qui se retrouve en cavale avec son petit frère Emmanuel, quand leur mère les laisse seuls. Avec ses copines et un peu de débrouille, elle essaie d’éviter la séparation et le foyer. Réunions sur des rooftops à la vue grandiose, solidarité parfois à risque et balades entres filles sont au menu de ce film tendre, extrêmement bien filmé, parfaitement rythmé et qui dégage une énergie impérieuse. Les personnages sont extrêmement bien dessinés et l’on entre dans le monde de Rocks (Bukky Bakray, irradiant l’écran), avec simplicité et familiarité. Un film fort, qui a ses chances de rafler la mise.
Dans l’après-midi, nous avons grimpé aux Arcs 2000, pour découvrir dans la sélection du sommet, le documentaire très intime du suisse Stéphane Riethauser, Madame. Mettant bout à bout des images d’archives familiales, le témoignage de sa grand-mère, femme d’affaire nonagénaire et de ses propres films d’enfance tournés avec son frère, ce film, qui nous happe par ses images rétro et le sourire parfaitement sixties de la mère, est l’histoire du difficile coming out d’un jeune homosexuel dans un milieu genevois très bourgeois. Les images sont extraordinaires, si proches et si parlantes de la vie de famille, de ce que c’est que grandir, que ce que c’est que l’époque des Navralitova et du punk quand on est le contraire de punk. Malheureusement, le texte en voix off n’est pas tout à fait à la hauteur du travail de l’image et énoncer les clichés sur les femmes et les hommes ne suffit pas tout à fait à nous en faire sortir. Une jolie tentative dont les formules parlées barrent l’accès.
À 19h, la cérémonie de clôture a été très émouvante (lire notre article) et Éric Lartigau a présenté son film de clôture : #Jesuislà. Le réalisateur de La Famille Bélier et de Prête-moi ta main donne à Alain Chabat le rôle principal de sa nouvelle comédie, où il jour le rôle d’un restaurateur du Sud-Ouest parti pour la Corée. Sortie française le 20 février 2020.
La soirée et le festival se sont terminés par une petite ascension dans la montagne pour un dîner sublime à la Folie Douce, un immense restaurant design situé en altitude, aux produits fins et délicats.
Le festival se termine pour cette année, mais les heureux qui peuvent rester encore ce samedi pourront voir ou revoir les films primés tout au long de la journée à Bourg-Saint-Maurice.
11e édition des Arcs Film Festival, du 14 au 21 décembre 2019, à Bourg-Saint-Maurice/Les Arcs (Savoie).
Visuels : © Yaël Hirsch