
Le Festival du film de fesses, 6ème édition
Du 27 au 30 juin, se tenait la dernière édition du “FFF”, le petit nom du Festival du film de fesses. Accueillies par la Filmothèque, le Reflet Médicis, le Méliès de Montreuil, des séances spéciales invitaient les spectateurs à nourrir leurs imaginaires et leurs réflexions autour de la sexualité.
Créé en 2014, le Festival du film de fesses n’est pas un festival de films pornographiques, ni consacré au BDSM ou autre pratique particulièrement transgressive. Non, ce festival est un festival indépendant qui invite à explorer la thématique de l’érotisme sur un ton léger. Il permet de jolies découvertes avec une sélection importante de courts-métrages. Cette année, l’édition “Plein lune” emmenait les spectateurs sur le versant de l’occulte avec des films mettant en scène des personnages de la nuit ou fantastiques. Vampires, sorcières, fantômes et extraterrestres partageaient dans les films présentés une même caractéristique : aimer le sexe. Ainsi l’assistance a pu revoir le Docteur Caligari (1989), l’excellent film de vampires A Girl Walks Home Alone At Night (2015) d’Ana Lily Amirpour, d’une esthétique noir et blanc à couper le souffle ou s’amuser devant le très kitsch et jouissif The Love Witch (2016) une histoire de philtres d’amour meurtriers…
Explorant des univers sensoriels rares ou bien s’intéressant à des réalités peu connues, le festival propose également une programmation de films documentaires. Parmi eux, nous avons pu voir Viril.e.s (2018), un documentaire centré sur la construction de la masculinité en Corse. Réalisé par la directrice de casting d’Une vie violente (2017), Julie Allione, il traite tout en subtilité des rôles assignés aux hommes et aux femmes mais aussi de thématiques comme celle de la transidentité. La projection était précédée de celle du court-métrage Enzo (2017) de Serena Porcher-Carli qui abordait également ce thème. À l’issue de la séance, un débat en présence des réalisatrices était animé par la rédactrice en chef du magazine Causette. Amener à débattre de questions de société, avoir un rôle de défricheur, voilà entre autres les défis que relève le Festival de film de fesses. Au-delà de la redécouverte de classiques comme L’Empire de la passion (1978) du Japonais Nagisa Oshima, il permet de plonger dans les archives du cinéma avec des films comme Barbarella (1968) tout en nous faisant découvrir des films plus jeunes ou expérimentaux.
L’affiche de cette sixième édition du festival a été réalisée par l’artiste Clémence Moutoussamy, connue sous le pseudonyme de “CLEF USB”. Le festival a d’ailleurs investi cette année le Point Ephémère pour la journée de dimanche, où les œuvres de cette artiste étaient exposées. Le week-end s’y prolongeait par un Dj set “fesse-tif” qui clôturait cette édition réjouissante. Vivement l’année prochaine !
Toutes les informations pratiques sont à retrouver sur le site officiel du festival et sur la page Facebook.
Visuel : Affiche de ©clefusb