
La Vierge, les Coptes et moi, le documentaire de Namir Abdel Messeh sort en dvd
Révélé par le Panorama de la dernière Berlinale et plébiscité par la critique à sa sortie, le 29 août dernier, le premier film de Namir Abdel Messeh est un ovni plein de jeunesse et d’énergie qui dresse le portrait du réalisteur en train de se pencher sur sa propre tradition. “La Vierge, les Coptes et moi” sort chez Arte éditions le 2 janvier 2012.
Dans l’appartement familial de Boulogne-Billancourt, Namir Abdel Messeh nous présente en voix off sa famille d’origine Égyptienne et de foi Copte. Une amie a apporté une vidéo d’un pèlerinage à Assout et la mère du réalisateur y voit littéralement une apparition de la Vierge. Le jeune-homme se dit qu’il tient là le sujet d’un film et part en Égypte pour réaliser un documentaire sur la question, et notamment sur les apparitions de 1968. Mais devant la fermeture des Popes qui peuvent le renseigner et face à la difficulté de délier les langues dans une Égypte en situation politique tendue (le film a été tourné récemment, dans un pays marqué par de grands bouleversements), Namir Abdel Messeh donne une double direction à son œuvre : à la fois pèlerinage aux sources de sa famille et chronique de la vie quotidienne chez certains égyptiens coptes.
Marqué par un ton ironique, un vrai amour pour les gens que le film interroge mais également par une mise en scène de l’auteur/narrateur, “La Vierge, les Coptes et moi” est un film inclassable, entre documentaire, autofiction et épopée. La spontanéité de l’image et des mots, ainsi que l’auto-dérision sympathique de Namir Abdel Messeh est rafraîchissante. Si bien que s’il y a un peu de Chahine dans l’omniprésence du réalisateur (et de sa mère!) à l’écran et dans la recherche de l’identité, il y a aussi beaucoup de courage et de sang neuf à saisir sans langue de bois les diversités et les affrontements religieux dans l’Égypte d’aujourd’hui.
“La Vierge, les Coptes et moi”, de Namir Abdel Messeh, avec le réalisateur et sa famille, France, 2012, 1h31, Sortie dvd chez Arte éditions le 2 janvier 2012. 20 euros.
Bonus : Bande-annonce + scènes coupées + “Toi Waguih!” (extrait d’un court métrage).