
La baiser de la femme araignée, un chef-d’oeuvre à redécouvrir en Dvd le 16 février
D’après une nouvelle de l’écrivain argentin Manuel Puig, “Le baiser de la femme araignée” tisse sa toile entre la nostalgie du 7 e art, la barbarie d’une dictature d’Amérique latine et la rencontre d’un homosexuel à fleur de peau et d’un révolutionnaire prêt à mourir pour la cause. Un chef d’œuvre qui a valu à William Hurt l’Oscar du meilleur acteur pour son rôle de “Molina” en 1985. Sortie le 16 février chez Carlotta Films.
Un journaliste révolutionnaire, Valentin Arregui (Raul Julia) sort de salle de torture pour être mis en cellule avec un autre prisonnier. Ce dernier, Luis Molina (William Hurt), a été condamné pour avoir eu une liaison avec un jeune-homme mineur. Entre l’idéaliste révolutionnaire volontiers macho et le délicat homosexuel, la cohabitation n’est pas toujours facile. Valentin ne sait pas ce qu’il doit penser des films nazis que lui raconte Molina : à la fois, il est dégoûté par l’idée qu’il s’agit de propagande fasciste, et en même temps la sensualité et le rêve qu’offre la narration imagée du cinéphile en robe à fleurs est un passeport magique pour sortir de prison. Les jours passent et une intimité se créé entre les deux hommes que tout sépare… sauf la question de savoir ce qu’est un homme.
Juste, bouleversant et extrêmement fort, le film d’Hector Babenco réussit à rendre aussi bien le huis clos et l’enfermement que la nostalgie des vieux films aux actrices hiératiques. En face d’un William Hurt ultra-féminin mais jamais folle, Raul Julia sait insuffler à son personnage de révolutionnaire une humanité précieuse. Les deux acteurs tiennent le films en équilibre entre leurs deux corps, avec en arrière fond, la silhouette parfaite et le visage mature de la brésilienne Sonia Braga. De sorte que l’adaptation est peut-être encore plus haletante que le roman dont elle tire dont sa force de fantasmes, d’interrogations et de sentiments.
Avec cette nouvelle édition du Dvd, ne manquez pas l’incroyable histoire du tournage du film, qui est un véritable miracle si l’on comprend que Puig ne voulait pas vendre les droits du livre au brésilien Hector Babenco, et qu’à l’heure où les films indépendants n’existaient pas vraiment, les financements ont été difficiles à trouver. Vous y apprendrez également qu’à l’origine, c’est Burt Lancaster qui voulait jouer le rôle de Molina et que le grand d’Hollywood avait même soumis son propre scenario.