
L’amour dure 3 ans : une comédie clichée sans saveur
On attendait une comédie aigre-douce, un conte féroce à l’image du roman de Beigbeder.
Après l’habile adaptation de « 99 francs » par Jan Kounen, on pensait retrouver la verve de l’auteur, distillant la cruauté des rapports amoureux.
Hélas, c’est une longue succession de lieux communs que l’on trouve. Du premier plan genre vous avez-vu-comme-ils-étaient-heureux-sous-le-soleil-façon-polaroïd-mais-maintenant-c’est-fini-c’est- trop-triste jusqu’aux trente dernières minutes où la belle jeune fille tape un sprint pour retrouver son chéri. C’était mignon dans « L’Arnacœur » mais là, ça tombe franchement à plat. Idem pour l’amoureux éconduit partant noyer son chagrin dans un bar à strip-tease où les danseuses prennent soudain l’apparence de l’être aimé. Pour l’originalité, on repassera.
Côté acteur, si l’on ne tombe pas dans le carrément mauvais, on patauge dans le bof. Gaspard Proust fait ce qu’il peut pour nous faire rire avec sa mine de bobo-cynique-dépressif plutôt touchante, mais ses répliques supposées cinglantes nous tirent juste quelques sourires.
Quant à la sculpturale Louise Bourgoin, dont on avait apprécié l’émouvante prestation dans « Un heureux événement », elle nous refait le coup de la sirène de Monaco se déshabillant plus vite que son ombre pour aller batifoler dans l’eau. Dommage.
La bonne surprise du film, c’est Valérie Lemercier tordante en odieuse éditrice revêche.
Alors, l’amour dure-t-il éternellement, trois ans, cinq heures, ou deux mois ? La seule véritable question que l’on retiendra, c’est qu’allait donc faire Michel Legrand dans cette galère ?
En salle le 18 janvier 2012