Cinema

Ciné : The Club, de Neil Thompson

21 January 2009 | PAR Gaelle

 Un premier film pour Neil Thompson qui s’exerce à la pratique séduisante qu’est l’adaptation au cinéma d’un best-seller, ici Watch my back de Geoff Thompson. Le synopsis est une vitrine de confiseries pour les fans de D.Boyle. L’Angleterre en fraîche matinée des eighties pour décor, Danny expérimente l’accomplissement social de l’homme moderne : le chômage, le divorce, la dépression. Ses deux filles n’en font pas une affaire : « papa est un faible » échangent-elles tranquillement tandis que le pauvre homme les borde. Danny courbé tout le jour à ramasser les déchets de ses collègues à l’usine veut cependant se relever et affronter ses peurs. Il fait la rencontre « fortuite » d’une équipe de videurs dans le club de boxe dans lequel il s’est inscrit. Vite entraîné dans l’engrenage de la violence, la mort réellement tragique de son ami va modifier les nouvelles lignes de son destin. the club

 

Dans la file d’attente devant le guichet, « London Calling » pourrait se fredonner et scander l’enthousiasme d’une nouvelle comédie dramatique britannique qu’on souhaiterait anarchiste et trash. C’est presque avec plaisir que l’on retrouve la crudité du discours social de Ken Loach : le mal-être de cette famille défaite est filmé dans ses détails glauques et c’est au pub que les petites filles peuvent passer un moment avec leur père car « il n’aura jamais de maison » échangent-elles encore tranquillement. Mais le film prend rapidement le virage du récit initiatique et d’une peau de chagrin chavirant dans une TS, Danny va se muer en guerrier de ses propres peurs. Il trouve pour se faire un extraordinaire berger en la personne de Louis, armoire à glace charismatique. Un beau prêcheur black et stoïque qui le fait entrer en patriarche dans sa famille de fortune : une bande de videurs. Rob cogne mais c’est un grand cœur, quant à Sparky c’est le mauvais fils qui va les faire plonger dans le drame le plus sordide, fait de drogue et de crucifixion. Danny s’est mis à écrire les méandres de sa rédemption dans le monde de la nuit, il lit beaucoup et épaulé de Louis, il médite sur les méfaits de la violence.

the club

 

La réalisation se fait par moments musclée et caramélise dans la violence sirupeuse des films de gangs. Les vannes fusent et les gentlemen cogneurs ont des costards bien taillés, des chapeaux et de l’allure. Mais la sauce ne prend que faiblement, manquant de liant dans cette hésitation entre le misérabilisme, l’attrait de la violence car elle apporte une identité au héros et la morale que le spectateur est souvent forcé de tirer : l’exhortation à la maîtrise de soi ; des directions diamétralement opposées que l’on emprunte tour à tour.

Un film un peu jeune en somme qui ne choisit pas de discours franc. Reste le réconfort de l’identification au héros qui renaît de ses cendres, l’interprétation de Mel Raido, beau phénix en premier rôle juste et attachant.

The Club, film britannique de Neil Thompson, sortie en salle le 21 janvier 2009.

the club

 

Gaëlle Le Souarnec

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