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Cannes 2023 : Le Théorème de Marguerite, joli film attachant, un peu attendu

Cannes 2023 : Le Théorème de Marguerite, joli film attachant, un peu attendu

23 May 2023 | PAR Geoffrey Nabavian

Un portrait d’une jeune fille prodige des maths, qui subit un échec et change. Un film sensible, mais pas follement original.

Marguerite est à Normale Sup, fait un doctorat et ne vit que pour les mathématiques. Elle se frotte depuis trois ans à un problème jamais résolu. Un jour soudain, c’est la catastrophe : un brillant étudiant en maths venu dans le même service qu’elle remet, au cours d’une présentation publique, un détail de son exposé en cause. Après cette erreur, Marguerite lâche les maths, et se laisse changer de vie.

Dans ce long-métrage, présenté pendant le Festival de Cannes 2023 Hors Compétition, le cadre de l’histoire est bien figuré. Il est peint de manière réaliste, et séduisante en même temps. Les personnages sont plutôt convaincants. Cependant l’héroïne, par exemple, a un parcours qui va un peu vite. Les étapes de ses changements sont montrées sans trop de souffle pris. L’interprétation d’Ella Rumpf est remarquable, son personnage a tout le loisir d’être attachant, mais manque un peu de temps pour vraiment respirer à l’écran.

Il en va un peu de même pour le scénario. Ses articulations peuvent sembler un peu commune. Il est très écrit, et fonce un peu à toute allure sans trop laisser de temps à son cadre ou à sa protagoniste pour porter suffisamment de mystère ou de complexité. Au final, le film s’échoue un peu dans une direction commune, et c’est dommage. Les mathématiques ne paraissent pas au centre du récit : c’est l’idée de changement qui y tient la place centrale. Et elle entraîne malheureusement le long-métrage sur une voie assez déjà-vue.

Le Festival de Cannes se poursuit jusqu’au 27 mai.

Retrouvez tous les films du Festival dans notre dossier Cannes 2023

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Visuel : © Pyramide Films

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Geoffrey Nabavian
Parallèlement à ses études littéraires : prépa Lettres (hypokhâgne et khâgne) / Master 2 de Littératures françaises à Paris IV-Sorbonne, avec Mention Bien, Geoffrey Nabavian a suivi des formations dans la culture et l’art. Quatre ans de formation de comédien (Conservatoires, Cours Florent, stages avec Célie Pauthe, François Verret, Stanislas Nordey, Sandrine Lanno) ; stage avec Geneviève Dichamp et le Théâtre A. Dumas de Saint-Germain (rédacteur, aide programmation et relations extérieures) ; stage avec la compagnie théâtrale Ultima Chamada (Paris) : assistant mise en scène (Pour un oui ou pour un non, création 2013), chargé de communication et de production internationale. Il a rédigé deux mémoires, l'un sur la violence des spectacles à succès lors des Festivals d'Avignon 2010 à 2012, l'autre sur les adaptations anti-cinématographiques de textes littéraires français tournées par Danièle Huillet et Jean-Marie Straub. Il écrit désormais comme journaliste sur le théâtre contemporain et le cinéma, avec un goût pour faire découvrir des artistes moins connus du grand public. A ce titre, il couvre les festivals de Cannes, d'Avignon, et aussi l'Etrange Festival, les Francophonies en Limousin, l'Arras Film Festival. CONTACT : [email protected] / https://twitter.com/geoffreynabavia

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