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Cannes 2022, jour 2 : Tom Cruise est sur la croisette

Cannes 2022, jour 2 : Tom Cruise est sur la croisette

19 May 2022 | PAR La Rédaction

Grand Soleil sur la Croisette qui entame réellement ce mercredi 18 mai ses compétitions. Alors que la Quinzaine des réalisateurs, la Semaine de la critique et l’Acid ont célébré leur ouverture ce mercredi, l’évènement était la projection de Top Gun et la rencontre avec Tom Cruise toujours excellent pilote, 30 ans après. 

Une série sur grand écran

La matinée a commencé à 9h en salle Debussy par… une série ! Pas Netflix mais plutôt Arte et présentée par Thierry Frémaux. Esterno Notte permet à Marco Bellocchio, Palme d’honneur de l’an dernier, de revisiter en 6 épisodes et 6 points de vues l’assassinat du chrétien démocrate Aldo Moro en 1978 par les Brigades rouges… En mode cannois, rien à voir avec une soirée sushis : les journalistes ont vu l’ensemble de la série avec une entracte d’une demie heure sans café. Et ça valait le coup. Décors sublimes, acteurs merveilleux et finesse psychologique consommée, une juste place de l’Eglise, on se damne pour les vues de Rome et l’auscultation réussie d’une violence italienne qui a laissé des traces. 

Lire notre article. 

Jesse Eisenberg passe à la direction 

A 14h15 direction Miramar (tout beau et neuf) pour voir avant la projection “officielle” du soir le film d’ouverture de la Semaine de la Critique : Jesse Eisenberg, When You Finish Saving The World. Alors que le jury de la Caméra d’or présidé par Rossy de Palma était dans la salle, l’acteur qui a incarné Mark Zuckerberg est venu présenter son premier film avec beaucoup d’énergie. Aux côtés de la nouvelle déléguée générale de la Semaine de la Critique, Ava Cahen, et traduit par une interprète très énergique, le jeune réalisateur a fait rire le public. Il a aussi rappelé que c’est la première fois que When You Finish Saving The World est vu, car Sundance où il était sélectionné n’a pas eu lieu. Le film, d’inspiration autobiographique, se concentre sur une relation difficile entre une mère (Julianne Moore, superbe) et un fils. Proposant de jolies choses, notamment de jolis plans, cette comédie douce-amère est un peu trop académique pour vraiment émouvoir.

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Welcome Tom Cruise 

A 16h, c’est en salle Debussy que 1000 fans se sont réunis pour entendre Tom Cruise dans une conversation qui portait non seulement sur Top Gun mais aussi sur l’ensemble de sa carrière. Le dialogue a été présenté par Thierry Frémaux qui a rappelé que Tom Cruise était l’égérie d’un “cinéma grand public fait par des auteurs réalisateurs”. “Quand on veut voir Tom, c’est au cinéma qu’on doit aller”, a-t-il ajouté signifiant que ni séries, ni planches, ni pubs n’ont intéressé l’acteur. Un film d’une quinzaine de minutes nous a permis de traverser la carrière de Tom Cruise avant qu’il ne prenne place et se présente avec modestie et une joie apparente comme un bosseur qui cache la difficulté de son travail pour ne donner au public que le divertissement. Citant Buster Keaton ou Gene Kelly comme modèles, rappelant un entretien avec Sydney Pollack à l’âge de 19 ans, l’acteur a mis l’accent sur la manière dont il a eu besoin de comprendre le regard cinématographique des réalisateurs pour bien travailler et qui a compris combien son travail est physique. Un charme fou, encore et toujours, tout en nuances et ténacité. 

Lire notre critique pas emballée

Serebrennikov acclamé

Après plusieurs années d’assignation à résidence en Russie sous le joug de Vladimir Poutine, le réalisateur, scénariste et metteur en scène de théâtre Kirill Serebrennikov a foulé le tapis rouge ce 18 mai à 15h30 pour la présentation de son nouveau film intitulé La Femme de Tchaïkovski. Dans ce drame costumé, il évoque le thème de la femme soumise à un mari frôlant le génie, cachant sous son apparat une part de mystère. Après l’intervention du président Ukrainien Volodymyr Zelensky lors de la cérémonie d’ouverture, c’est une autre voix forte qui se fait entendre cette fois-ci, résonnant davantage car russe. La projection du film s’est conclue par un discours poignant de Serebrennikov, évoquant l’importance de l’art dans un monde en guerre.

Voir notre critique peu convaincue

Omar Sy dans un film personnel mais un peu laborieux

Après l’inauguration du Café des cinéastes,  lieu de l’ACID à Cannes – convivial, arborant les jolis motifs de l’affiche de la programmation de l’ACID à Cannes cette année, et parfait pour travailler ou se boire un cocktail à base de Lillet – le film d’ouverture de la section parallèle Un certain regard s’est vu projeté à 19h30. Interprété et produit par Omar Sy, Tirailleurs veut évoquer le sort des Sénégalais enrôlés de force et avec violence par les Français pour aller se battre lors de la Première Guerre mondiale, à travers l’histoire d’un père s’engageant pour rattraper son fils, rapté. Au final, si on goûte le sujet, on peut être rebuté par la forme du film, car on sent justement trop de forme et pas assez de profondeur. Ainsi ceux qui l’ont conçu ont tenu par exemple à ce que les dialogues soient en grande partie dans le dialecte des Peuls. Pourquoi pas. Sauf qu’ici, Omar Sy et les autres personnes derrière ce métrage se limitent trop à ce type d’initiatives, et en oublient littéralement de faire progresser d’une bonne et belle manière les liens entre père et fils – qui partent pourtant dans plusieurs directions – ou de livrer des scènes qui s’élèvent au-dessus des faits.

Sunset Live Sacem au Silencio

A 19h30, dans le cadre des sessions Sunset Live Sacem, Antonin et ses deux complices jouaient avec un brin d’accent italien sur la terrasse du Silencio. Un Spritz, du soleil et envie de danser : “Ça fait du bien”. D’autres découvertes musicales sont prévues à 19h30 les prochains soirs avec ces Sunset Sacem Live… 

Un film de montagne en compétition 

Deuxième film italien de la journée, Le otto montagne de Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch, adapté du roman de Paolo Cognetti, nous a emmené en VO dans les cimes d’Italie pour suivre une amitié qui traverse les classes, à force de sauter sur les glaciers. De très belles images et une construction en ellipse intéressante, un peu alourdis par les dialogues qui tombent parfois dans le cours de sciences naturelles. Un film de 22h30 qui permettait de se projeter dans les altitudes.

Fête sur plage pour le début de la Quinzaine des réalisateurs

La Quinzaine des réalisateurs a convié certains des festivaliers à une fête sur sa plage dédiée. Bénéficiant d’une musique très bien choisie, alternant électro pure et dure et morceaux pop, surtout vers la fin, cette soirée s’est révélée idéale pour retrouver une chose qu’on aime dans le Festival, à savoir le fait de pouvoir boire un verre de champagne ou de vin les pieds à deux doigts de la mer. Sans oublier les petits délices sentant pour certains le monde aquatique qui circulaient.

visuels (c) YH / (c) GN (vue du Café des cinéastes / Omar Sy présentant Tirailleurs / fête de la Quinzaine des réalisateurs)

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La Rédaction

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