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[Cannes 2021, Cannes Climat] Marcher sur l’eau, documentaire nécessaire aux images belles et simples

[Cannes 2021, Cannes Climat] Marcher sur l’eau, documentaire nécessaire aux images belles et simples

30 July 2021 | PAR Geoffrey Nabavian

Donnant à sentir l’urgence de ce qu’il peint, ce long-métrage documentaire prend aussi le temps de faire découvrir les personnes auxquelles il donne la parole. Un film présenté au Festival de Cannes 2021 au sein de la section éphémère Le cinéma pour le climat.

Dans le village de Tatiste, au Niger, l’eau est de plus en plus rare. Les habitants, des Peuls, voient leur terre s’assécher de saison en saison, et être gagnée par le désert, le réchauffement climatique dont elle est victime n’arrangeant rien. L’eau est puisée à des kilomètres, et du même coup, une bonne part des jeunes a du mal à suivre l’école. Seule solution : réussir à obtenir des aides pour forer, et atteindre un lac souterrain que tous savent présents. Certains se battent pour gagner ce forage, aidés par l’ONG Amman Imman.

Marcher sur l’eau est un long-métrage documentaire engagé réalisé par l’actrice Aïssa Maïga. La cause qu’il peint est plus qu’essentielle à faire connaître. Et de surcroît, le film use de bons outils : ses images apparaissent vraiment très belles, mais si elles évitent l’exotisme, bien sûr, elles veillent également à ne pas se montrer alarmistes ou complaisantes. Elles préfèrent tout simplement donner à rencontrer les habitants du lieu décrit. Pour ce faire, elles les laissent s’exprimer, sans commentaire envahissant rajouté.

Et ce long-métrage permet aussi à ces protagonistes montrés de captiver, du fait du choix des séquences conservées au final : ces dernières apparaissent très variées. Les images permettent de côtoyer beaucoup d’habitants différents – jeunes, adultes se préparant à partir pour travailler, instituteur… – regardés en train de vivre leur existence souvent dure. En des scènes pas trop longues, permettant l’attachement mais évitant les explications à outrance. De ce fait, le réel parfois terrible est bien là, à l’écran, mais l’humanité aussi : on reste accroché par ces jeunes notamment, aimant à se réunir la nuit pour regarder les étoiles, mais aussi, à d’autres instants, angoissés de ne pas voir revenir leurs mères… Le film entend montrer une réalité tragique pour d’abord la raconter, et non pas pour alarmer ou tétaniser tout de suite. On le salue pour cela.

Marcher sur l’eau est présenté au Festival de Cannes 2021 au sein de la section éphémère Le cinéma pour le climat. Il sortira dans les salles françaises le 10 novembre, distribué par les Films du Losange.

Retrouvez tous les films du Festival dans notre dossier Cannes 2021.

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Visuel 1 : affiche de Marcher sur l’eau

Visuel 2 : © Les Films du Losange

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Geoffrey Nabavian
Parallèlement à ses études littéraires : prépa Lettres (hypokhâgne et khâgne) / Master 2 de Littératures françaises à Paris IV-Sorbonne, avec Mention Bien, Geoffrey Nabavian a suivi des formations dans la culture et l’art. Quatre ans de formation de comédien (Conservatoires, Cours Florent, stages avec Célie Pauthe, François Verret, Stanislas Nordey, Sandrine Lanno) ; stage avec Geneviève Dichamp et le Théâtre A. Dumas de Saint-Germain (rédacteur, aide programmation et relations extérieures) ; stage avec la compagnie théâtrale Ultima Chamada (Paris) : assistant mise en scène (Pour un oui ou pour un non, création 2013), chargé de communication et de production internationale. Il a rédigé deux mémoires, l'un sur la violence des spectacles à succès lors des Festivals d'Avignon 2010 à 2012, l'autre sur les adaptations anti-cinématographiques de textes littéraires français tournées par Danièle Huillet et Jean-Marie Straub. Il écrit désormais comme journaliste sur le théâtre contemporain et le cinéma, avec un goût pour faire découvrir des artistes moins connus du grand public. A ce titre, il couvre les festivals de Cannes, d'Avignon, et aussi l'Etrange Festival, les Francophonies en Limousin, l'Arras Film Festival. CONTACT : [email protected] / https://twitter.com/geoffreynabavia

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