Cinema
Cannes 2019, Un certain regard : “Summer of Changsha”, film d’amour dramatique assez habité

Cannes 2019, Un certain regard : “Summer of Changsha”, film d’amour dramatique assez habité

27 May 2019 | PAR Geoffrey Nabavian

Réalisé et interprété par l’acteur Zu Feng, ce drame sur fond d’enquête donne à rencontrer des personnages dont le mystère finit par devenir obsédant.

Dans la ville de Changsha, au bord de la rivière Xiang en Chine, le policier Bin se trouve chargé d’une enquête. Fatigué et aux limites de la dépression, il a d’ores et déjà prévu d’arrêter son travail à l’issue de cette dernière besogne. Au fil de son investigation – menée avec un collègue plus bruyant que lui – il est cependant amené à se rapprocher de la sœur de la victime, chirurgienne effacée au passé difficile, qui finit par le fasciner.

Ici acteur principal et réalisateur, le chinois Zu Feng – vu chez Zhang Yimou ou Lou Ye – impose une atmosphère d’emblée, grâce à ses images aux lumières tamisées, à sa manière de filmer un cadre urbain où tout le monde semble empressé, et par le soleil aux lueurs un peu fatiguées qui éclaire la ville où se déroule le récit. Les traits tirés, la silhouette massive, il compose aussi un personnage empli de mystère et de douleur rentrée, auquel répond fort bien la présence mutique de l’actrice Huang Lu (vue dans Une chinoise, entre autres). Autour d’eux s’agite un monde dont ils apparaissent peu à peu séparés, et donc d’autant plus étonnants et fascinants.

Si certains passages paraissent moins riches en personnalité, et donc moins prenants, si parfois une certaine torpeur gagne l’atmosphère, il n’en reste pas moins que le plus souvent, le mélange des récits fonctionne, et suggère quelque chose de la réalité de la Chine actuelle. A travers les figures de ses personnages principaux, essentiellement…

Geoffrey Nabavian

Retrouvez tous les films du Festival dans notre dossier Cannes 2019

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Visuel : © Gootime Media Co., LTD / Indie Sales

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Geoffrey Nabavian
Parallèlement à ses études littéraires : prépa Lettres (hypokhâgne et khâgne) / Master 2 de Littératures françaises à Paris IV-Sorbonne, avec Mention Bien, Geoffrey Nabavian a suivi des formations dans la culture et l’art. Quatre ans de formation de comédien (Conservatoires, Cours Florent, stages avec Célie Pauthe, François Verret, Stanislas Nordey, Sandrine Lanno) ; stage avec Geneviève Dichamp et le Théâtre A. Dumas de Saint-Germain (rédacteur, aide programmation et relations extérieures) ; stage avec la compagnie théâtrale Ultima Chamada (Paris) : assistant mise en scène (Pour un oui ou pour un non, création 2013), chargé de communication et de production internationale. Il a rédigé deux mémoires, l'un sur la violence des spectacles à succès lors des Festivals d'Avignon 2010 à 2012, l'autre sur les adaptations anti-cinématographiques de textes littéraires français tournées par Danièle Huillet et Jean-Marie Straub. Il écrit désormais comme journaliste sur le théâtre contemporain et le cinéma, avec un goût pour faire découvrir des artistes moins connus du grand public. A ce titre, il couvre les festivals de Cannes, d'Avignon, et aussi l'Etrange Festival, les Francophonies en Limousin, l'Arras Film Festival. CONTACT : [email protected] / https://twitter.com/geoffreynabavia

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