
Cannes 2018 : “Les Moissonneurs”, drame sud-africain contemplatif en section Un Certain Regard
De l’émotion traverse ce portrait d’une famille religieuse à l’extrême, en Afrique du Sud, confrontée à un orphelin des rues qu’elle recueille.
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La famille de fermiers sud-africains peinte dans Les Moissonneurs est repliée sur ses croyances religieuses : tous doivent marcher dans des pas feutrés ultra-pratiquants. Un jour, cette fratrie aux tâches répétitives et à l’environnement aride recueille un gamin des rues perturbé, par charité. Un garçon originaire du milieu Afrikaan. Entre lui et Janno, le fils aîné destiné à devenir chef de famille, des rapports ténus, puis troubles, vont se nouer.
Aride en extérieurs, très mesurée dans les intérieurs, la mise en scène des Moissonneurs, film signé Etienne Kallos et présenté à Cannes 2018 dans la section Un Certain Regard, fascine assez rapidement. Sans livrer tous les mystères de son histoire tout de suite, elle permet de s’accrocher aux personnages qu’elle suit. Au premier rang desquels le binôme constitué par Janno et Pieter, le jeune homme recueilli, objet d’étranges cauchemars (deux protagonistes incarnés respectivement par Brent Vermeulen et Alex van Dyk).
Tous évoluent dans des ambiances pesantes, ou le danger guette. Et où les rites et obsessions de cette communauté règnent, par-delà tout le reste. Parfois, le rythme chute un peu. Et certaines situations et ressorts de scénario apparaissent déjà-vus. Mais d’autres scènes sont conduites de manière très originale, à renfort d’idées de mise en scène. Pour le cadre social qu’il donne à découvrir, et pour son histoire pleine de démons, ce film sobre et juste vaut bien une vision.
Film présenté à Cannes 2018 dans la section Un Certain Regard, Les Moissonneurs sortira dans les salles françaises le 13 février 2019.
Geoffrey Nabavian
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Visuels : © Pyramide Distribution