
Arras Film Festival, les prix : triomphe de « The fool », film russe inspiré
Hier soir, l’Arras Film Festival s’est achevé. Sur les neuf films de la compétition, deux ont vu leurs tons originaux et leur maîtrise technique être distingués. Le Grand Prix est allé à une oeuvre plus classique. Et la Mention spéciale ne peut s’expliquer que par un goût personnel.
A Arras, cette année, le film le plus récompensé est, heureusement, un bon film. The fool, troisième réalisation de Youri Bykov, a obtenu le Prix de la mise en scène, le Prix du public, résultat des votes de fin de séance, et le prix Regards jeunes de la région Nord-Pas-de-Calais. En tout, le film a gagné 12 000 euros, ainsi que des aides à la diffusion. Il sortira certainement bientôt dans nos salles. Tant mieux, car sa mise en scène précise, ainsi que la chance qu’il donne à son personnage, homme seul contre tous en Russie, valent le coup. Pour lire notre critique de The fool, cliquez.
Le lauréat du Grand Prix (Atlas d’or) nous a moins convaincu à la vision, mais… Fair play a vu son distributeur toucher 12 000 euros, offerts par la Communauté Urbaine d’Arras, afin que la sortie du film dans les salles françaises soit possible. Cette réalisation d’Andrea Sedlackova (cliquez ici pour en savoir plus) aura peut-être du succès : elle met en scène Ana, jeune athlète, espoir de l’équipe nationale tchèque pour les Jeux Olympiques de 1984. Contrainte par le pouvoir d’alors de se doper, afin que sa réussite ne fasse aucun doute. Bien fait, bien interprété (Ana a une maman, autre personnage principal), ce film a cependant du mal à surprendre. Il enseigne et il émeut… On aurait plutôt donné le prix à Bota (cliquez ici), plus original, mais… Réjouissons-nous, déjà, que le public du Festival ait préféré The fool à Fair play. Autrement plus fort, et plus ambitieux.
Quant à la Mention spéciale du jury décernée à Pause (cliquez ici pour en savoir plus), on ne comprend pas trop. « Spéciale » ne doit pas vouloir récompenser ici l’originalité, tant ce premier film du suisse Mathieu Urfer, s’il a du charme, se situe dans les clous du « parcours d’indécis », genre en vogue dans le cinéma actuel. Un itinéraire sans évolution (à l’image du jeu d’André Wilms) nous y est proposé… Solveig Anspach, présidente du jury, a-t-elle goûté ce ton ? Bon. La critique a eu plus de goût en donnant son prix à Quod erat demonstrandum, plus original. Cliquez pour en savoir plus sur Quod erat demonstrandum, ou lire le résumé de la délibération des critiques de cinéma.
Maintenant, nous, nous irons voir d’un autre côté, et nous féliciterons le duo Iris Elezi et Thomas Logoreci, ainsi qu’Hafsteinn Gunnar Sigurdsson, réalisateurs de deux films qu’on a beaucoup aimés : Bota (lisez notre critique ici), et Paris of the North (lisez notre critique ici). Pour leurs prochains projets, ils ont reçu, aux ArrasDays, respectivement 7000 euros (offerts par le CNC) et 5000 euros (de la ville d’Arras). On espère que ces prochains projets pourront être vus, eux, dans les salles françaises.
Le jury de la compétition du Festival d’Arras 2014 était présidé par la réalisatrice Solveig Anspach (Haut les coeurs !, Stormy weather, Lulu femme nue). Ses membres étaient les actrices Anamaria Marinca (4 mois, 3 semaines, 2 jours , Boogie, Fury) et Sophie Guillemin (L’Ennui, Harry un ami qui vous veut du bien), le réalisateur Miel van Hoogenbemt (Miss Montigny) et le scénariste Jean-Luc Gaget (scénariste pour Solveig Anspach, Agnès Obadia, Laurent Bénégui, et réalisateur de J’ai tué Clémence Acéra).
Visuel : © Arras Film Festival