Yema, portrait de mère ultime par Djamila Sahraoui
Présenté au la Mostra de Venise, l’an dernier, “Yema” de et avec Djamila Sahraoui redonne, sur fond de désert algérien, toute sa place à Jocaste dans la lutte mortelle et mythique entre Etéocle et Polynice. Un film fort, en salles le 28 août.
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Revenue enterrer son fils, Tarik, Ourdia (Djamila Sahraoui) s’installe dans une petite maison abandonnée dans la campagne désertique algérienne. Placée sous la surveillance d’un gardien (Samir Yahia) par son autre fils, Ali (Ali Zarif), dirigeant islamiste, elle soupçonne ce dernier d’avoir tué Tarik. Petit à petit, le gardien devient plus humain et l’arrivée d’un nourrisson sans mère forçant Ourdia à redevenir, encore et encore, cette “yema” (mère) archétypale, amène un peu de vie dans ce désert de destruction.
Récompensée par le prix de la meilleure actrice a Festival de Namur et par celui du film FIPRESCI au festival de Dubai, “Yema” rejoue dans le dénuement parfaitement photographié d’un coin de campagne désertique d’Alégrie, le drame des mères devant les querelles mortelles de leurs enfants. Bouleversante de vérité en tant qu’actrice Djamila Saharaoui a un visage que l’on n’oublie pas et une manière de filmer le courage tout à fait prenante. Un film fort, entre pulsions archaïques et questionnements modernes.
“Yema” de Djamila Saharaoui, avec Djamila Saharaoui, Ali Zarif, Samir Yahia, Algérie, 2012, 1h30. Aramis films. Sortie le 28 aout 2013.