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« Téhéran Tabou », l’animation pour dénoncer la répression iranienne [Cannes 2017, Semaine]
Après Marjane Satrapi dans Persépolis, c’est au tour d’Ali Soozandeh d’utiliser l’animation comme arme de dénonciation de la répression iranienne dans Téhéran Tabou. Une œuvre politique forte et osée qui devrait faire parler d’elle.
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Il est bien évident que l’animation demeure le meilleur moyen pour traiter de sujets qui fâchent (prostitution, rapports sexuels, drogues etc…). La preuve en est avec cette scène d’ouverture pas banale : une prostituée monte avec son enfant dans la voiture d’un client et réalise en pleine conduite une fellation… Avec Téhéran Tabou, le réalisateur iranien utilise la rotoscopie, une technique différente d’animation. Celle-ci vient dans un second temps, de vrais acteurs passant devant la caméra avant d’être “animés” par ordinateur. Une technique qui a son charme, ses effets de papier glacé et ses reflets scintillants sur les visages séduisent.
Dans Téhéran Tabou, les femmes tiennent le premier rôle, celui de victime. À travers les destins de trois femmes, le réalisateur se permet de traiter de la répression politique (interdiction de se tenir la main dans la rue sans être marié), du pouvoir des hommes (besoin d’une autorisation du mari pour que la femme puisse exercer un métier) et des tabous sexuels. Ali Soozandeh n’y va pas par quatre chemins et propulse le spectateur dans diverses histoires qui vont former, au fur et à mesure, un grand puzzle. On pourrait lui reprocher d’y aller un peu trop franco avec une surenchère de mise en situation qui dessert le propos en fin de métrage. Concrètement le film n’apprend rien de nouveau, mais peut servir de piqûre de rappel avec, en bonus, l’originalité de la rotoscopie.
Téhéran Tabou, un film de Ali Soozandeh. 1h36, prochainement au cinéma.
Visuels © ARP