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PIFFF : Journée du 9 décembre : Un astronome, de l’électricité et une station-service

PIFFF : Journée du 9 décembre : Un astronome, de l’électricité et une station-service

10 December 2022 | PAR Julien Coquet

Le 11ème Paris International Fantastic Film Festival se tient du 6 au 12 décembre 2022 au cinéma Max Linder Panorama. L’occasion pour nous d’aller voir sur place ce qu’il se passe actuellement dans le genre.

Cameron Edwin (le comédien de stand up Jim Gaffigan) est un astronome en pleine crise de la quarantaine : sa femme le quitte, son émission scientifique pédagogique ne décolle pas, ses candidatures pour rejoindre la NASA restent lettre morte et il est témoin d’un mystérieux accident de voiture. En plus de ses tracas, Cameron doit faire face à une expropriation forcée : une fusée s’est écrasée dans son jardin, la police enquête (toute ressemblance avec Donnie Darko serait purement fortuite). Au carrefour de sa vie, c’est le moment pour Cameron de se demander s’il a fait les bons choix, challengé par une fille qui n’a que faire des conventions et par un père frappé par Alzheimer. À partir de là, Linoleum (en compétition) accumule les poncifs et les conseils « à la ricaine » où « make your dreams come true » et « I believe I can fly ». L’exercice culmine dans une scène de drague niaise où deux adolescents apprennent à faire connaissance dans des caddies abandonnés entre deux wagons désaffectés. Le film est quelque peu sauvé par sa fin et son twist que l’on n’avait pas vu venir, emporté par une musique un peu pompeuse mais qui sait faire son effet.

Autant dire que l’on a quelque peu été dérouté par le film suivant, un moyen-métrage de 55 minutes, tout droit venu du Japon et du début des années 2000 : Electric Dragon 80.000 V (peut-être le titre le plus badass de la sélection) de Gakuryû Ishii. En noir et blanc, deux jeunes hommes élevés à l’électricité, Dragon Eye Morrison et Thunderbolt Buddha, s’affrontent pour un combat mythique. Ishii, dont le cinéma aurait donné naissance au cinéma cyberpunk japonais dans les années 1980, revient à ses premiers amours avec ce film de 2001. Ça part dans tous les sens, les guitares sont saturées, l’histoire difficilement lisible. Une œuvre à ne pas réserver aux néophytes mais aux adeptes de terrains à défricher. Nous on a trouvé ça plutôt électrichiant.

Enfin, première française pour Candy Land, d’un jeune réalisateur prolifique, John Swab, qui signe ici son premier film d’horreur. Le décor est planté : à l’approche de Noël, un groupe de quatre prostitués (trois femmes et un homme) accumule les passes dans une station-service. L’ambiance est glauque mais John Swab a décidé de prendre son sujet comme il existe, sans misérabilisme et sans clichés, telle une approche documentaire. La petite vie du groupe est mise à mal par l’arrivée de la jeune Remy, exclue de la secte chrétienne fondamentaliste dans laquelle elle semblait retenue de force. Afin de s’intégrer, Remy va devoir se prostituer, mais les meurtres s’enchaînent. Inspiré par le cinéma des années 90, John Swab arrive très vite à différencier les protagonistes, servis par un casting hors pair (Olivia Luccardi, Sam Quartin, Eden Brolin, Owen Campbell…). Film à la thématique casse-gueule, Candy Land arrive à slalomer entre les obstacles, passant de l’humour à des scènes extrêmement pessimistes sur la nature humaine, osant le fameux mélange sexe et religion. On sort de Candy Land rincé.

Linoleum de Colin West, Etats-Unis, 2022, 1h42
Electric Dragon 80.000 V, Japon, 2001, 55 minutes
Candy Land de John Swab, Etats-Unis, 2022, 1h32

Illustration : Image du film Candy Land

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