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PIFFF : Journée de clôture : un drôle de chien, la remise des prix et une éclipse

PIFFF : Journée de clôture : un drôle de chien, la remise des prix et une éclipse

13 December 2022 | PAR Adam Defalvard

C’est déjà la fin du PIFFF, quelle semaine ! Finis les films de la compétition officielle mais il reste des choses à voir comme la première française de Good Boy (Viljar Bøe) et bien sûr la cérémonie de clôture et la projection pleine d’énergie de Venus (Jaume Balagueró) !

Good Boy de Viljar Bøe

On démarre cette dernière journée avec un film norvégien dont le scénario interpelle directement. Good Boy commence comme une comédie romantique pour Sigrid qui rencontre le beau et riche Christian, sauf que ce dernier a un animal de compagnie particulier, un homme déguisé en chien. Sigrid d’abord rebuté par cet ami particulier va accepter la situation et y voir une preuve de la grandeur d’âme de Christian, qui vient simplement en aide à son ami fragile qui cherche la tranquillité d’une manière non conventionnelle. Ouverte d’esprit elle se lance donc dans une histoire d’amour avec Christian…

Le film bascule vite dans le thriller et la tension au cours d’une petite virée dans une cabane au milieu de la nature (comme c’est souvent le cas dans le genre…) et, bien que le twist soit prévisible, Good Boy reste un long-métrage prenant. Pas mal de clichés propres à ce genre de thrillers mais la bizarrerie du scénario et du costume du chien réussissent à donner de l’originalité au film. L’acteur jouant Christian, Gard Løkke, est particulièrement bon lors du final explosif du film, même si on aurait presque aimé qu’il aille encore plus loin… Sans en dire plus, Good Boy est un film sans prétention (avec un budget réduit et produit indépendamment, il faut le préciser) qui remplit bien sa mission de divertissement, à voir !

Good Boy de Viljar Bøe, pas de date de sortie française, 2022.

Palmarès PIFFF 2022

Roulement de tambour pour le palmarès du PIFFF 2022 ! La Montagne de Thomas Salvador (vu et chroniqué dimanche) sort triomphant avec le prix de la chaîne Ciné + Frisson mais également avec le grand prix du public, l’Oeil d’Or ! Deux belles récompenses pour le réalisateur qui avait si peur de présenter son film au festival, craignant qu’il ne soit pas assez “fantastique” pour le public.

Le jury des lecteurs de Mad Movies a quant à lui choisi de décerner son prix à Earwig de Lucile Hadzihalilovic, qu’elle reçoit en conseillant d’aller vite voir son film en salles le 18 janvier puisqu’il risque de ne pas être longtemps à l’affiche…tentez l’expérience, nous on l’a vu dimanche.

Du côté des courts-métrages, le prix Ciné + Frisson court-métrage français et celui du public ont tous les deux été décernés à Colonie de Romain Daudet-Jahan. Le prix du jury du court-métrage français a quant à lui récompensé Les Racines Sauvages de Nicolas Millot ! Pour le prix du public du court-métrage international, il revient à l’explosif Gnomes de Ruwan Heggelman.

Après les remerciements et la remise des trophées, place à la projection.

Venus de Jaume Balagueró

Jaume Balagueró, réalisateur bien connu du côté de l’horreur pour son film culte REC (2008), a été contacté par Álex de la Iglesia, directeur de la société de production espagnole Pokeepsie Films, pour réaliser un film dans le cadre de The Fear Collection. Un nom vendeur qui désigne un partenariat entre Pokeepsie Films, Sony Pictures et Amazon Prime dont le premier volet Veneciafrenia était le film d’ouverture du PIFFF 2021.

Librement adapté de la nouvelle de Lovecraft La Maison de la sorcière, Venus commence fort avec son histoire d’une go-go danseuse nommée Lucia, tentant un coup risqué pour se faire de l’argent. Poursuivie par des gangsters elle va se réfugier dans le complexe d’immeuble où vit sa soeur et sa petite fille, le complexe Venus, seulement le danger pourrait bien venir de l’intérieur et non de l’extérieur…

Jaume Balagueró réussit à créer des scènes jouissives dans son film, particulièrement grâce à l’utilisation de la musique et au charisme de l’actrice principale Ester Expósito. La transposition d’une histoire lovecraftienne dans une barre d’immeuble en marge de Madrid fonctionne très bien la première moitié du film, un immeuble maudit ça a son charme. De plus les scènes et les éléments proprement horrifiques sont inquiétants, l’étrange éclipse solaire qui se rapproche annonce bien qu’il n’y pas que les gangsters qui menacent la vie humaine…

Malheureusement, Venus perd en puissance dans un final qui traîne en multipliant les scènes “émotions” qui deviennent un peu lourdes. De plus, la représentation des sorcières de l’immeuble et des rituels se rapproche plus d’American Horror Story que de Lovecraft, ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose mais avec le ton général du film, cette esthétique tombe à plat. Heureusement, les derniers plans du film trouvent le ton juste, et avec une légèreté sanglante et amusante, le charme opère.

Venus, Jaume Balagueró, pas de sortie en salles mais une sortie sur la plateforme Amazon Prime en fin d’année.

Bye-bye le PIFFF !

Après quatre jours au PIFFF, on en redemande et on salue le travail de l’équipe du festival. Une très belle édition et de beaux moments de cinéma avec un public uni par l’amour du fantastique et de l’horreur, à l’année prochaine !

Visuel : Affiche officielle du PIFFF 2022.

 

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Adam Defalvard

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