Le quatuor de Yaron Zilberman : mélodrame à cinq grands acteurs autour de la musique
Après le succès de « Watermarks » (2005), documentaire sur une équipe de nageuses juives-autrichiennes dans l’Entre-deux-guerres, Yaron Zilberman s’offre une belle brochette d’acteurs pour un mélodrame autour d’un quatuor musical. Malgré la musique et les têtes d’affiche, les règlements de compte ne tiennent pas les cordes de l’émotion en vibrato. Sortie le 10 juillet.
Après 25 ans de brillante carrière, un quatuor à cordes formés par trois amis de la Julliard School et leur professeur (Christopher Walken ) doivent se remettre en question parce que ce dernier développe un Parkinson. A terme, il ne pourra plus jouer. Mais ce n’est pas seulement le remplacer qui est difficile, la défection possible de ce gentleman ouvre des plaies béantes pour les trois autres membres : le couple de longue date formé par l’alto (Catherine Keener) et le deuxième violon (Philip Seymour Hoffman) prend du plomb dans l’aile quand ce dernier demande à jouer alternativement les premiers violons. Le ténébreux détenteur du titre et du rôle (Mark Ivanir) refuse et s’accorde faute d’avoir sur séduire la mère, une liaison avec la jeune fille (et apprentie-violoniste) de ses deux collègues et amis (la toute fraîche Imogen Poots, convaincante face à tous ces grands acteurs)… Autant dire que Beethoven se joue sur une poudrière de sentiments enfermés pendant 25 ans…
Malgré un scénario qui aurait pu être prenant et une distribution qui ne démérite pas, « Le quatuor » ne provoque aucune émotion. Ni musicale, car il y a finalement peu de musique et les instruments ne sont pas filmés de manière convaincante ; ni humaine, car l’intrigue se traîne un peu longuement en sentiments qui ne passent pas l’écran. Question de rythme et d’écriture, sans doute car tous les acteurs sont absolument formidables.
“Le quatuor” (“A Late quartet“), de Philip Seymour Hoffman, Catherine Keener, Christopher Walken, Mark Ivanir et Imogen Poots, USA, 2012, Metropolitan, 4h47, Sortie le 10 juillet 2013.