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Festival Côté court : interview de Jacky Evrard

Festival Côté court : interview de Jacky Evrard

09 June 2019 | PAR Julia Wahl

A l’occasion du festival Côté court, à l’affiche au Ciné 104 de Pantin jusqu’au 15 juin, nous avons interviewé son directeur et fondateur Jacky Evrard.

Vous avez fondé le festival Côté court il y a 28 ans. Pouvez-vous nous indiquer ce qui a été à l’origine de cette manifestation ?

Il y avait, à Epinay, un festival de courts-métrages qui a connu sa dernière édition en 1989. Il se trouve que Luce Vigo, sa déléguée générale, m’avait demandé de faire partie du comité de sélection car, dans le cinéma que je dirigeais, le Ciné 104 à Pantin, je faisais une programmation de films courts tous les mois que j’avais intitulée « Séances Côté court ». En juin 1992, trois ans après l’arrêt du festival d’Epinay, avec le soutien de la ville de Pantin et du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, j’ai mis en place la première édition du festival Côté court. J’ai toujours pensé que les forces vives du jeune cinéma se trouvaient dans une poignée de films courts et qu’il était important de montrer ces films et de rappeler que la forme courte est un lieu de liberté et d’expérimentation pour les jeunes cinéastes émergents.

La vidéo a pris, sauf erreur de ma part, de plus en plus d’importance au fil des festivals. Pourquoi ?

Avec l’avènement du numérique, au début des années 2000, de jeunes gens issus des écoles d’art s’emparent de l’outil caméra pour faire des propositions filmiques originales et singulières, qui font plutôt référence à l’histoire de l’art qu’à la cinéphilie classique. Souvent, avec une très grande liberté, ils revisitent les grands films classiques plutôt que, avec dévotion, être dans la citation de ces mêmes films et, par là, repoussent les frontières du cinéma. Ce mouvement s’est accentué au fil des ans et le festival souhaite en rendre compte.

En quoi cette session se distingue-t-elle des précédentes ? Qu’en attendez-vous ?

Comme chaque année, la programmation de Côté court s’articule autour des deux compétitions – fiction et art vidéo – du Panorama et des Ecrans libres. Ces programmes offrent aux spectateurs un éventail de la création contemporaine et incarnent ainsi le cœur du Festival (plus de 135 films projetés). Par ailleurs, Côté court continue cette année son ouverture sur le cinéma international, en mettant à l’honneur le cinéma portugais, l’occasion de revoir les œuvres classiques de Manuel Oliveira par exemple mais aussi de découvrir la création des jeunes réalisateurs.

La particularité de cette 28ème édition est certainement la volonté d’entremêler plus que jamais spectacle vivant et cinéma à travers la programmation de plusieurs performances de Pascal Rambert, Alexandra d’Hérouville ou encore Romain Kronenberg.

On remarque d’année en année des figures qui reviennent, comme celle de Betrand Mandico, déjà présent en 2018. Comment l’expliquez-vous ?

À Côté court, nous repérons chaque année des cinéastes nouveaux, émergents, dont nous suivons le travail pendant plusieurs années. Il y a donc un renouvellement permanent, ou plutôt un élargissement d’année en année des réalisateurs liés à Côté court. Bertrand Mandico est par exemple très attaché au Festival, son travail y a été montré en compétition, puis lors de rétrospectives. Malgré son passage au long, c’est un réalisateur qui n’a jamais cessé de réaliser des courts, on peut donc s’attendre à le voir à Côté court pendant encore longtemps !

Une dernière petite remarque pour présenter l’équipe qui œuvre à vos côtés ?

Côté court est une association qui doit chaque année faire face au besoin de ressources supplémentaires pour pérenniser son action. Ces difficultés budgétaires nous conduisent à demander beaucoup à notre équipe, mais nous sommes très heureux d’avoir pu travailler cette année avec des personnes très motivées et engagées, toutes heureuses de participer à cette belle aventure. Tout au long de la préparation du Festival a régné une ambiance détendue et chaleureuse malgré les moments de stress et nous sommes tous très contents de voir cette nouvelle édition s’ouvrir sereinement !

Visuel : affiche du festival

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Julia Wahl
Passionnée de cinéma et de théâtre depuis toujours, Julia Wahl est critique pour les magazines Format court et Toute la culture. Elle parcourt volontiers la France à la recherche de pépites insoupçonnées et, quand il lui reste un peu de temps, lit et écrit des romans aux personnages improbables. Photo : Marie-Pauline Mollaret

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