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[Critique] « La Braconne » : un premier film de gangsters tendres par Samuel Rondière

[Critique] « La Braconne » : un premier film de gangsters tendres par Samuel Rondière

01 April 2014 | PAR Yaël Hirsch

Remarqué à l’occasion de son court-métrage Tandis qu’en bas des hommes en armes, avec Denis Podalydes et Denis Lavant, Samuel Rondière passe au long avec La Braconne. Fidèle à son titre à la fois beau, macho et étrange, ce petit bijou de cinéma réinterprète les codes du “Buddy Movie” entre un vieux gangster et un jeune révolté à la lumière poétique de la tendresse virile. A découvrir d’urgence le 2 avril.

[rating=4]

Dans une ville lambda de France, Danny (magistral Patrick Chesnais) voit sa carrière de petit brigand patiner : ses complices sont en cabane ou passés vers d’autres horizons et le vol à l’ancienne, avec codes et éthique à la Lino Ventura, ne sont plus d’actualité. C’est alors qu’il rencontre le jeune Driss (Rachid Youcef, une véritable révélation), sans domicile, sans famille et qui vivote de petits larcins qu’il revend pour rien. Avec élégance et détachement, Danny entraîne Driss à devenir son partenaire et lui apprend toutes les ficelles de “métier” qui consiste à piéger des pigeons pour leur extorquer de l’argent sans qu’il y ait ni violence, ni plainte chez les flics.

“Le secret, c’est de durer” explique le vieux brigand au jeune homme en colère… Duo tendrement dépareillé et porté par deux acteurs absolument magnifiques, jamais en surjeu et toujours dans la justesse et la nuance, cette drôle d’éducation que filme à brûle-pourpoint Samuel Rondière est sublimée par une photo aux gris lumineux et un cadrage aussi droit dans ses bottes que la fierté des deux personnages principaux. Un film qui, par sa simplicité et son originalité, rappelle Comment j’ai tué ma mère, de Xavier Dolan. Avec peut-être quelque chose de plus posé et philosophe… Samuel Rondière est certainement un talent à suivre.

Samuel Rondière, La braconne, avec Patrick Chesnais, Rachid Youcef, Audrey Bastien, France, 2013, 1h22, Rezo films. Sortie le 2 avril 2014.


visuel : photos du film

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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