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[Critique] « Hijacking », un huis clos haletant et tendu parfaitement maîtrisé

[Critique] « Hijacking », un huis clos haletant et tendu parfaitement maîtrisé

09 July 2013 | PAR Hugo Saadi

[rating=4]

 

Tobias Lindholm (interview à lire sur toutelaculture.com), le scénariste danois de la série « Borgen » (diffusée sur Arte) et des deux précédents films de Thomas Vinterberg (« Submarino » et « La Chasse »), débarque en France pour la première fois avec son second film, « Hijacking ». Maitrisé de l’écriture du scénario à la réalisation, Tobias Lindholm signe un thriller politique poignant et tendu comme on aime en voir au cinéma.

« Hijacking » a pour cadre d’expression le détournement d’un cargo danois en plein océan indien par des pirates somaliens qui retiennent en otage l’équipage et réclament une rançon de 15 millions de dollars. Loin des productions hollywoodiennes, Tobias Lindholm s’attache à centrer son film sur les personnages et à construire son récit sur l’évolution psychologique des otages. Parmi les sept hommes à bord, Mikkel (Pilou Asbæk), le cuisinier, va se retrouver au coeur des négociations entre Peter (Søren Malling) le PDG de la compagnie du cargo (et donc son patron) et le négociateur recruté par les pirates. C’est le début d’une double séquestration, la première touche Mikkel et le reste de l’équipage, et la seconde concerne Peter, otage psychologique subissant les pressions extérieures (familles des marins, pression de ses supérieurs pour clore le plus vite l’affaire et enfin pression de l’argent, la rançon étant bien évidemment trop importante pour être payée).

« Hijacking » est donc un double huis clos où l’on ne verra presque jamais le ciel bleu. D’un côté on ne sort jamais de la compagnie danoise où l’on suit petit à petit Peter perdre le contrôle de lui même. Et de l’autre, un huis clos quasi total dans une pièce du bateau, coincé avec 3 membres de l’équipage aux conditions de détention qui se dégradent de jour en jour. Le vrai don du réalisateur réside dans sa capacité à dresser des portraits complexes de personnages charismatiques. Il arrive également à distiller une tension et une pression psychologique palpable en permanence, où le moindre fax envoyé d’un côté à un autre tient le spectateur en haleine, la situation pouvant basculer de façon dramatique à n’importe quel instant.

Le réalisateur danois a souhaité tourner dans des conditions réelles d’une prise d’otages. Effectivement, le bateau utilisé dans le film a déjà subi une attaque de pirates. « Hijacking » a été tourné dans les eaux de l’océan indien sous protection de la police. Quant aux excellentes prestations des acteurs, elles sont motivées par le souhait de T. Lindholm d’enfermer réellement les acteurs dans les pièces du bateau, en pleine chaleur, sans nourriture ni eau et sans possibilité d’utiliser les toilettes. Voilà pourquoi le film est autant une réussite. L’ambiance est parfaitement retransposée et les acteurs, ils vivent leur rôle à 200% (Pilou Asbæk qui interprète le cuisinier, a perdu 20 kg sur le tournage). Le film est porté par le duo d’acteur qui crève l’écran : Pilou Asbæk et Søren Malling (deux acteurs avec lesquels Tobias Lindholm avait déjà travaillé sur la série « Borgen »). Pour conclure, « Hijacking » nous surprend pendant plus d’une heure et demie avec des péripéties parsemées qui rendent le film bien rythmé.

« Hijacking », un film de Tobias Lindholm avec Pilou Asbæk, Søren Malling et Dar Salim, Drame et Thriller, Dannemark. Au cinéma le 10 juillet 2013.

affiche hijacking tobias lindholm

 

 

 

 

 

 

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=1eJAPpGGkh8

 

visuels (c) : affiche et images issues du film, AD Vitam

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Hugo Saadi

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