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“Come to Daddy” : un Elijah Wood moustachu dans un film sanglant [critique]

“Come to Daddy” : un Elijah Wood moustachu dans un film sanglant [critique]

16 September 2019 | PAR Simon Théodore

Engagé dans la catégorie fantastique du douzième Festival européen du film fantastique de Strasbourg, Ant Timpson dévoilait son premier film en tant que réalisateur Come to Daddy. Au menu de cette comédie noire : du sang, des rires et un Elijah Wood à moustache.

Trente ans après que son père l’ait abandonné, Norval (Elijah Wood) reçoit une lettre de celui-ci. Il part alors à sa rencontre et s’installe, durant quelques jours, dans sa maison isolée en bord de lac et en lisière de forêt. Rapidement, la situation dégénère au contact de cet individu désagréable, alcoolique et plein de mystères…

Ce scénario convenu aurait pu déboucher sur un drame classique mais c’était sans compter sur l’imagination d’Ant Tompson et son intérêt pour les étrangetés cinématographiques, lui faisant prendre un tournant inattendu…Éclats de rires et effusions d’hémoglobine rythment alors la seconde partie du film durant laquelle le tempo ne décélère jamais. L’ambiance dans la salle permet d’ailleurs de penser que Come to Daddy est en lisse pour remporter le prix du public.

Le cinéaste néo-zélandais est un habitué du festival. Producteur de The Greasly Strangler, projeté en 2016 et déjà avec Elijah Wood, il passe, cette fois, à la réalisation et rend compte de sa passion pour les comédies noires et les splatters. Come to Daddy aurait ainsi sa place dans la catégorie des midnight movies. À chaque fois qu’un moment mélodramatique apparaît, il est contrebalancé par une vanne, un comique de situation ou une giclée de sang. Ces effets arrivent toujours en plusieurs temps, transformant ainsi les sourires en véritables éclats de rires. Renforçant l’efficacité, certaines scènes peuvent déjà être considérées comme des classiques du genre, l’ambiance cartoonesque rappelle des productions animées comme Happy Tree Friends où le macabre et le gore provoquent des moments hilarants.

Grâce à ce style, Ant Timpson propose un film dont la lourdeur de la trame initiale s’éclipse face aux nombreux gags. Malgré une morale difficile à interpréter et à reconnaître, la réussite du projet provient du choix des acteurs. Très loin de son personnage de Frodon Sacquet dans le Seigneur des Anneaux, Elijah Wood se dévoile à travers un nouveau physique. Moustachu, coupe au bol tendance et yeux bleus innocents, ce héros peureux se transforme progressivement en tueur malgré lui. Le duo avec son père, incarné par Stephen McHattie (Watchmen, 2012) fonctionne très bien et, dès leur rencontre, les premières répliques permettent au spectateur de saisir l’ambiance du film et de comprendre qu’il s’agira d’un moment agréable et moins sombre qu’il n’y paraît.

En somme, Come to Daddy est un long métrage sanglant mais extrêmement divertissant. En marge dans cette compétition fantastique, il marquera, sans aucun doute, les esprits cinéphiles des festivaliers.

Come to Daddy de Ant Timpson. Avec Elijah Wood, Stephen McHattie, Martin Donovan. Genre : comédie noire. Durée : 1h34.

Visuel : © Affiche du film.

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