
Artémis, cœur d’artichaut, premier film charmant d’Hubert Viel
Avec Artémis, cœur d’artichaut (primé au Festival de Brive et au festival Silhouette), Hubert Viel signe un premier film sensible, plein de charme et d’humour. Frédérique Barré et Noémie Rosset, respectivement déesse et nymphe, sont épatantes. Le film sort le 25 septembre.
[rating=4]Pour son premier film, Hubert Viel a choisi de suivre un scénario intemporel, le mythe de la déesse Artémis, déesse chasseresse et vierge, entourée d’animaux et de nymphes. Seulement, Artémis devient ici une jeune étudiante en Lettres modernes (Frédérique Barré, au beau regard mélancolique), forcée, bon an mal an, de vivre dans son époque. Sauvage, le cœur en hiver, elle trouve plus de réconfort dans son petit appartement que dans les couloirs de la Fac. Lors d’une incursion dans la cantine, elle tombe un beau jour sur Kalie, une jeune fille étonnante et pleine de vie. Rompant avec ses habitudes solitaires, Artémis propose à Kalie une cohabitation : de l’appartement cocon aux routes moitié enchanteresses-moitié moches de Normandie, les deux jeunes filles s’engagent dans un étrange périple.
Tourné en Super 8, en noir et blanc, le film déroule avec désinvolture et élégance les aventures d’Artémis et Kalie. Les scènes à la montagne, où le père-Zeus file à skis, sont particulièrement belles. Entre poésie et humour, Hubert Viel imprime un ton singulier. La retenue de Frédérique Barré et la gouaille de Noémie Rosset, femme-enfant diablotin, se combinent parfaitement. Narrateur omniscient, le réalisateur assure avec nonchalance la fonction du chœur grec, et porte sur ses héroïnes un regard tendre et pudique.
La Vie d’Adèle sort le 9 octobre. Auparavant, allez voir Artémis, cœur d’artichaut, une histoire d’amour tout en délicatesse et suggestion.
Artémis, cœur d’artichaut, de Hubert Viel, France, 1h04, avec Frédérique Barré, Noémie Rosset. Sortie le 25 septembre 2013.