Arts

The razzle dazzle of thinking, Sturtevant

16 February 2010 | PAR Alienor de Foucaud

Du 5 Février au 25 Avril, le Musée d’Art Moderne de la ville de Paris consacre une exposition à l’artiste conceptuelle américaine Elaine Sturtevant, qui vit et travaille à Paris. Pionnière dans les débats relatifs à la reprise, elle pose dès les années 60 la question de l’originalité, de l’aura et du pouvoir de l’art.

 

Comme l’indique son titre, The razzle dazzle of thinking, (la pensée tape-à-l’œil), l’exposition est un dispositif conceptuel qui tend à rendre la pensée visible, à en faire un objet. L’installation House of Horrors, relevant du pur divertissement : un train fantôme grandeur nature ; est en total contraste avec l’autre partie de l’exposition, Wild to Wild.

L’espace habité par les œuvres et installations de l’artiste devient ici le sujet et l’objet même de l’exposition. Agencé selon un mouvement circulaire, l’espace ne s’ordonne pas selon une succession de salles, toutes les installations appartiennent à une même superficie. La mise en place des œuvres s’inscrit donc dans une tension bousculant les dynamiques de lumière et de son. L’artiste s’essaie à des expériences, et trouble les sens du spectateur, l’espace se meut dans un mouvement continu. Qu’il s’agisse des installations vidéo ; la projection murale sur 43 mètres de la course effrénée d’un chien, ou sonores ; la lecture en latin de l’Ethique de Spinoza.

La réflexion de Sturtevant s’attacherait à répliquer le travail d’autres artistes tels qu’Andy Warhol, Jasper Johns, Marcel Duchamp, ou Felix Gonzalez-Torres, avant que leur travail ne soit reconnu sur la scène internationale et ceci témoignerait alors d’une intuition visionnaire, de sa capacité à identifier de futures icônes. Ainsi, à l’instar du célèbre « ceci n’est pas une pipe » de Magritte, on pourrait renommer l’exposition par « ceci n’est pas une exposition de copies ». En effet, derrière ces reproductions qui ne sont ni emprunts, ni analyses, ni éléments critiques, toute une réflexion transparaît : en reproduisant l’œuvre de ses contemporains, Sturtevant interroge la notion d’originalité artistique et remet en cause l’asservissement que suppose le mécanisme du « copyright ».


Sturtevant au Musée d’Art Moderne
envoyé par mairiedeparis. – Découvrez plus de vidéos créatives.

On nous explique que l’artiste s’inscrit dans un courant conceptuel et ne l’oublions pas que l’art contemporain s’appuie davantage sur l’idée et la réflexion que sur la figuration, soit.

Or, l’exposition ne livre ici aucune clé de lecture au spectateur non spécialiste. Pour seule explication, un dépliant paraphrase en quelques lignes les titres des œuvres. On se retrouve alors face à une vidéo placée sur une plate-forme tournante et on lit : « Comporte des contradictions : une intrusion s’imposant à une exclusion, une distance devenue immédiateté : une lumière horizontale comme l’articulation de visibilité »

Perplexe, on tente de comprendre, on relit la phrase à plusieurs reprises, mais rien n’y fait. Seconde option : se laisser prendre au jeu, et laisser aller ses sens à la découverte d’un nouvel espace. Encore faut-il être touché par une pluie d’ampoules, la course effrénée d’un chien ou encore un train fantôme. Mais puisqu’on vous dit que tout est dans le concept et qu’ici l’idée se suffit à elle-même soulevant des questions qui prédominent toute illustration explicite ou, du moins, artistique…

En somme, la réflexion de Sturtevant mérite qu’on s’y attarde, interrogeant la genèse de l’œuvre et créant un nouveau rapport d’immédiateté entre le spectateur et l’espace qu’il parcourt. Or, le manque d’explications fait défaut à l’exposition qui peine à immerger le spectateur dans un concept qui lui est alors trop abstrait.

Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris: www.mam.paris.fr

11, av. du Président Wilson 75116 Paris
01 53 67 40 00

Métro 9 Alma – Marceau, Iéna

Programmation
Du 5 février 2010 au 25 avril 2010.
Du mar au dim de 10h à 18h. noct le jeu jusqu’à 22h. Fermé certains jours fériés.

Entrées
réduit : 4.5 à 6€
normal : 9€

Infos pratiques

Soirée de Lancement du nouveau Magazine Megalopolis, le journal du très grand Paris
La Maison Blanche chante pour les droits civiques
Alienor de Foucaud

2 thoughts on “The razzle dazzle of thinking, Sturtevant”

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