
Piège pour un voyeur, sexe et religion mêlés à la Galerie Patricia Dorfmann
Comment faire revire une performance, conserver une œuvre par essence vivante ? C’est à cette question que répond Jonathan Chauveau, commissaire de l’exposition ” Piège pour un voyeur” à la galerie Dorfam. Il s’agit d’une réédition ” réactivation” de l’installation-performance historique de Michel Journiac.
Un homme nu dans une cage en néon, une corde à son socle , un prie-dieu et une combinaison de chantier blanche. Autour, d’autres œuvres : les superbes “Icônes du temps de présent”, de Michel Journiac qui mêle le sang et l’or à des photographies de stars du porno gay pour offrir à nos yeux des icônes inspirées du monde religieux orthodoxe.Le collectif France Fiction nous propose des vitrines troublantes où se côtoient des carte à jouer à l’effigie de scène du film issu de l’histoire du magazine érotique “Union”, titre éponyme de l’oeuvre, et des objets qui ont été utilisés pendant le tournages. Certains, tel un écarteur étrange nous ont laissé pantois sur son utilisation possible. Au fond de la galerie, de jolies aquarelles se dévoilent. Approchez vous, le travail de Rebecca Bournigault n’est pas prude. Sur fond blanc elle a peint des bouts d’images de films porno intitulant son travail “Le corps, cet objet du XXIe siècle”.
Le dialogue entre les œuvres fonctionne à la perfection mettant particulièrement en avant le parcours atypique de Michel Journiac et de son amant et héritier Jacques Miège. Tous deux ont fait le même chemin mais dans le sens inverse. Journiac a commencé par être prêtre pour ensuite se plonger dans l’art contemporain quant Miège a commencé par l’art pour entrer ensuite en religion.
Spirituelle, cette installation l’est, troublante , hypnotique, sexy. N’hésitez pas à approcher le beau jeune homme en cage, vous pouvez lui tendre la main, lui parler. Soyez voyeur !