
Le Cœur de Boltanski bat à la Pop
Amarrée sur le Quai de Loire entre Stalingrad et la Villette, la Pop est une péniche dédiée à l’art contemporain et aux musiques mises en scène. Elle renferme dans sa cale opaque le cœur battant et lumineux du grand artiste Christian Boltanski.
C’est une simple ampoule qui attend les visiteurs. Suspendue au plafond par un fil, elle s’allume par intermittence selon le rythme des battements irréguliers d’un cœur. Son faisceau irradiant sera la seule source de lumière dans l’antre sombre et relativement confinée de la péniche. Sur les parois noires sont accrochés de nombreux petits miroirs en verre qui réfléchissent aléatoirement la lampe. L’oeuvre n’est pas nouvelle mais réapparaît sous une nouvelle mouture. Elle date de 2005 et a déjà été exposée entre autres à la Maison rouge.
L’artiste qui ne cesse de travailler sur le thème de la mémoire se fait depuis des années le collectionneur insolite de battements de cœurs humains. Il en a enregistré des milliers aux quatre coins de la planète. Lors de sa bouleversante occupation du Grand Palais dans le cadre de Monumenta en 2010, une petite pièce annexe était prévue à cet effet. Les bandes sont aujourd’hui conservées à l’abris du temps sur l’île de Teshima au Japon. Le geste singulier est infiniment sensible et poétique. Il va à l’encontre du tout consommable et du tout jetable qui dictent nos existences. La vie triomphe.
La Pop qui avait présentée l’année dernière Kollaps de Claude Lévêque poursuit son compagnonnage avec les grandes signatures de l’art contemporain et la diffusion d’œuvres spectaculaires à la fois visuelles et sonores. L’installation qui fait office de plongée immersive et sensorielle est à voir sur l’Ourcq jusqu’au 30 juin.
A La Pop, du mercredi au dimanche, de 13h à 19h. 34 Quai de Loire, Paris. Entrée libre.