
Le Corbusier panorama d’une œuvre à la galerie Eric Mouchet et à la galerie Zlotowski à Paris
A l’occasion du cinquantenaire de la disparition en mer Méditerranée de Le Corbusier, la Galerie Eric Mouchet et la Galerie Zlotowski s’associent pour proposer un panorama de l’œuvre picturale de l’architecte, une partie méconnue et pourtant importante de son travail.

16 mai 1954
Collage de journal, papiers gouachés et fusain sur papier
48 x 62 cm
Courtesy Galerie Eric Mouchet – Galerie Zlotowski
© Fondation Le Corbusier, Paris, 2015
27 août 1965. Le Corbusier disparaît en Méditerranée lors d’une baignade à Roquebrune-Cap-Martin où il a fait construire un cabanon quelques années plus tôt. 50 ans après, l’un des architectes les plus visionnaires du XXè siècle est à l’honneur de nombreuses expositions en France et à l’étranger. L’une d’elle associe deux galeries parisiennes situées à 5 minutes l’une de l’autre dans le quartier Saint-Germain-des-Prés, la galerie Eric Mouchet et la galerie Michel Zlotowski. Toutes deux dévoilent jusqu’à l’été le talent pictural et plastique de Le Corbusier.
Cette exposition en duo rime avec évidence. La galerie Zlotowski, spécialisée dans les avant-gardes du début du XXè siècle et notamment le cubisme, consacre depuis 2001 des expositions régulières autour du travail pictural de Le Corbusier. Eric Mouchet est quant à lui spécialiste de l’œuvre graphique et picturale de Le Corbusier.
Les collages, les peintures et les dessins sont indissociables de la réflexion globale de Le Corbusier. Du temps où il s’appelle encore Charles-Edouard Jeanneret (il prend le nom de Corbusier dans les années 20), le futur créateur de la Cité radieuse à Marseille s’initie déjà à la peinture. Il reprend goût à cet art et au dessin lorsqu’il arrive à Paris et qu’il travaille avec son complice du moment, Amédée Ozenfant. Ils développent alors le Purisme, issu du cubisme mais qui a pour but de conserver les normes de la constitution des objets. Des verres, des bouteilles, les symboles du cubisme que sont les guitares et les violons sont alors les motifs de ce mouvement théorisé dans la revue L’Esprit Nouveau.

1936
Collage de papier peint Salubra et encre de Chine sur papier
37,6 x 25,4 cm
Courtesy Galerie Eric Mouchet – Galerie Zlotowski
© Fondation Le Corbusier, Paris, 2015
Puis, chaque jour de sa vie, pendant 45 ans, Le Corbusier consacre une moitié de sa journée à peindre (plus de 400 tableaux), à écrire et à dessiner, à la pointe d’argent, au stylo-feutre ou au pastel. Ces travaux conçus dans l’intimité et même dans la confidentialité intègrent, construisent et font évoluer les grands projets architecturaux de Le Corbusier. L’artiste parle d’ailleurs de ce temps dévolu à la peinture, au dessin et à l’écriture comme d’un « atelier de la recherche patiente ». Le natif de La Chaux-de-Fonds disait : « C’est dans la pratique des arts plastiques que j’ai trouvé la sève intellectuelle de mon urbanisme et de mon architecture ».

1948
Collage, gouache, encre et mine de graphite sur papier
48,5 x 36,7 cm
Courtesy Galerie Eric Mouchet – Galerie Zlotowski
© Fondation Le Corbusier, Paris, 2015
Après une série de natures mortes liées à sa période puriste, l’architecte suisse commence à représenter à partir de la fin des années 20 des figures humaines et notamment des femmes dynamiques aux poses langoureuses, à la plage ou dans leur intérieur. Ces femmes sont inspirées des prostituées d’Alger, des femmes d’Amérique latine ou des pêcheuses d’huîtres à Arcachon. Ces modèles ne sont pas sans rappeler les figures plantureuses de Léger, ami de Le Corbusier.

1951
Plume fine et encre de Chine sur traces de fusain sur collage,
montés sur vélin
33 x 26,3 cm
Courtesy Galerie Eric Mouchet – Galerie Zlotowski
© Fondation Le Corbusier, Paris, 2015
Puis Le Corbusier se diversifie. Peintures murales, papiers collés… l’architecte est toujours avide de nouvelles expériences. Il s’oriente aussi, à l’aide de collaborateurs, vers la sculpture, la tapisserie, la peinture à l’émail sur tôle, l’estampe, le livre d’artiste et la lithographie haute en couleurs. Très vite les mains et les taureaux deviennent ses sujets de prédilection.

1956
Plaque en tôle émaillée
(Œuvre unique, peinte à l’émail sur tôle par Le Corbusier et cuite dans les ateliers de Jean Martin à Luynes)
46 x 55 cm
Signé dans un encadré en bas à gauche : Le Corbusier / 2/56
Monogrammé et daté au dos : L-C 56
Courtesy Galerie Eric Mouchet – Galerie Zlotowski
© Fondation Le Corbusier, Paris, 2015
La trentaine d’oeuvres de la galerie Eric Mouchet (dessins, sculptures, peintures, cartons de tapisseries) et les collages de la galerie Zlotowski frappent d’emblée par leurs formes généreuses et leurs couleurs vives comme autant de contre-pieds à la rigueur architecturale restée collée à l’image et à la postérité de Le Corbusier.
Christophe Dard
INFORMATIONS PRATIQUES
Le Corbusier panorama d’une oeuvre
Jusqu’au 13 juin 2015 à la Galerie Eric Mouchet
Jusqu’au 25 juillet 2015 à la Galerie Zlotowski
Galerie Eric Mouchet
45 rue Jacob 75006 Paris
Ouvert du mardi au samedi de 14h à 19h et sur rendez-vous
[email protected]
01 42 96 26 11
Galerie Zlotowski
20 rue de Seine 75006 Paris
Ouvert du lundi au samedi de 10h30 à 13h et de 14h à 19h
www.galeriezlotowski.fr
01 43 26 93 94
VISUEL EN UNE
La Main ouverte
1950
Gouache sur papier
63,5 x 48,3 cm
Signé et daté en bas à gauche : Le Corbusier / 50
Courtesy Galerie Eric Mouchet – Galerie Zlotowski
© Fondation Le Corbusier, Paris, 2015