G I R L, l’exposition organisée par Pharrell Williams à la galerie Perrotin

On l’avait aperçu à l’inauguration de la galerie Perrotin de New York… et on le retrouve rue de Turenne, quelques mois plus tard, pour une grande exposition dans le nouvel espace Perrotin. Pharrell Williams est partout ! G I R L, curated by Pharrell Williams inaugure le 60 rue de Turenne, nouvel espace Perrotin joliment appelé la « Salle de Bal », et présente un hommage aux femmes dans l’art contemporain.

Ceux qui ont vu la grande rétrospective de la galerie Perrotin à Lille (Happy Birthday Galerie Perrotin au Tripostal) verront quelques similitudes dans le choix des artistes et la simplicité de l’assemblage. On retrouve les grands noms qui ont fait l’histoire de la galerie : Sophie Calle, Jean-Michel Othoniel, Takashi Murakami, Kaws, Xavier Veilhan, Terry Richardson… Tous réunis autour d’un thème fort simple, les femmes.
L’expo a quelques petits côtés amusants : sur une petite cinquantaine d’œuvres, 12 ont été réalisées spécialement pour l’occasion ! Ainsi, on retrouve Pharrell et sa femme sur deux œuvres de Murakami – une où ils dansent, tous les deux vêtus de petits carreaux écossais, au milieu de fleurs souriantes, et une où ils s’embrassent –, mais aussi, Pharrell tout seul sur un canapé customisé de Rob Pruitt (où le chanteur est le centre de toute une iconographie pop, colorée, kitsch), et ailleurs encore. Comme une petite odeur de mégalomanie ? Peut-être, mais qu’on pardonne à Pharrell, puisque les œuvres lui faisant allusion sont toutes drôles et réussies !
On retiendra la présence star de Marina Abramovic, seule artiste vidéaste de l’exposition. Une vidéo, l’une de ses plus célèbres, est montrée : on y voit l’artiste et son amoureux Ulay dans une position menaçante, puisqu’elle tient l’arc tendu dont il tient la flèche, pointée sur elle.
(Petite parenthèse pour ceux qui ne la connaîtraient pas, car on l’adore :
Marina Abramovic a fait de magnifiques performances à la facture très simple, tournant autour des relations humaines et notamment amoureuses. On pense à celle où elle et Ulay marchaient très vite l’un vers l’autre, en se butant l’épaule à chaque passage… Ou encore leur performance finale, où après des années de relation ils se mirent chacun à un point opposé de la Grande Muraille de Chine, pour avancer l’un vers l’autre pendant trois mois, et pour finalement, au moment où ils se rencontraient enfin, rompre (car Ulay avait fricoté avec une traductrice chinoise). Sa dernière grande œuvre est sa performance au MoMA de New York en 2010, « The artist is present », où elle est restée pendant trois mois assise sur une chaise, face à une autre chaise où venaient prendre place, un à un, les spectateurs… Les émotions provoquées par cette performance sont réunies sur marinaabramovicmademecry.tumblr.com, et c’est très beau.)
Sinon, Sophie Calle nous parle de ses seins, Tracey Emin montre un très joli néon, cet idiot de Terry Richardson est présent par une photographie de sexe féminin caché par une friandise « Eat me », les Guerrilla Girls ouvrent l’exposition avec de grands panneaux militants, Annette Messager présente une lettre de l’alphabet (S pour salaud), Paola Pivi une jolie photo de fesses avec une mini chaise…
Ce qui est amusant, c’est la diversité des images de la femme qui sont présentées. Femme féministe, femme nue, femme amoureuse, adolescente complexée, femme mythique, petite fille, et on en passe. Rien n’est logique mais tout est réjouissant ! Une exposition typiquement Perrotin en somme !

Du 27 mai au 25 juin 2014 à la Salle de Bal, 60 rue de Turenne (Galerie Perrotin)
Du mardi au samedi de 11h à 19h
www.perrotin.com

Visuel : Perrotin