Le top expos de la rédaction, année 2016
En 2016, Toute La Culture a parcouru la France et l’Europe pour découvrir des artistes et des propositions de mise en perspective de leur travail dans des musées, galeries et lieux les plus insolites. Voici le top 3 2016 de chacune des plumes “expo” de la rédaction.
Yaël
Frédéric Bazille – Musée Fabre (Montpellier). Une exposition-portrait complète, touchante et qui réhabilite une artiste impressionniste injustement oublié. Une exposition que les Parisiens pourront voir à Orsay en 2017 et qui était particulièrement bouleversante dans la ville d’origine de Frédéric Bazille.
Andres Serrano – Musée Royal des Beaux Arts de Belgique (Bruxelles). Une réstrospective sensible et grandiose du sulfureux maître espagnol de la photo. A rattraper en ce moment à la Maison Européenne de la Photographie ….
Dada Globe recconstructed- Kunsthaus de Zürich. Pour fêter les 100 ans de la création du dadaïsme en ses murailles, Zürich avait fait les choses en grand. Avec au cœur des festivités une exposition magistrale du le grand livre orchestré par Tzara : le Dada Globe.
Amélie
Mon dernier coup de cœur va à l’exposition malade de Robert Combas qui vient d’ouvrir à la Collection Lambert. La peinture frénésique pue la drogue à outrance et résonne plus que jamais avec les troubles politique du moment. Un vrai choc qui permet surtout de comprendre enfin l’apport de ce peintre à la couleur.
Toujours en cours Cy Twombly à Beaubourg. Comment la peinture du maître américain se déploie dans un geste qui semble en apparence si simple. Comme chez Combas mais en opposition totale, le cri est ici tout sauf frénétique mais la colère est la même.
Je termine ce top 3 par une dose de glamour. En début d’année, la MEP exposait Bettina Rheims. Enfin… le glam de la photographe est en surface car l’amour est bel et bien mort ici.
Marie
Provoke au BAL – Une superbe exposition consacrée à la revue japonaise Provoke publiée à la fin des années 60. De Tomatsu Shomei à Noboyushi Arai, toute la photographie japonaise est présentée sur les murs de ce petit espace. Et pourtant, plus que le photographe, c’est l’éditeur qui est la figure centrale de l’exposition.
Le douanier Rousseau au Musée d’Orsay – En cette année un peu sombre, l’exposition du Douanier Rousseau est celle qui m’a fait le plus rêver. Une formidable rétrospective pleine de couleurs qui nous plonge dans l’univers fantastique d’un artiste à l’imagination débordante.
Chtchoukine à la Fondation Louis Vuitton – Parce que je ne crois pas avoir déjà vu autant de chef d’œuvres au mètre carré. C’est bien simple, entre Monet, Picasso, Matisse et Gauguin, on ne sait plus où donner de la tête. Et cerise sur la gâteau, la magnifique vidéo Nowness où Lil Buck danse au milieu des tableaux : https://www.nowness.com/story/fondation-louis-vuitton-lil-buck-andrew-margetson
Géraldine
Paul Klee au Centre Pompidou: brillamment articulé par la commissaire Angela Lampe, un parcours magistral, au service de l’ironie comme maître du jeu chez le peintre suisse d’origine allemande. Des oeuvres d’une créativité fantastique, une palette colorée d’une subtilité à se pâmer, pour un des artistes incontournables du XXe siècle
Collection Chtchoukine à la Fondation Vuitton : des chefs-d’oeuvre à la pelle, provenant des plus grands musées russes, et un accrochage qui réserve quelques très belles “chapelles” à Picasso, Matisse, et enfin Gauguin… pour une ambiance presque sacrée.
Cy Twombly au Centre Pompidou: après Magritte, le centre enchaîne sur une nouvelle exposition de haute tenue : une première rétrospective pour cet artiste américain majeur, disparu en 2011. Entre érudition et gestualité organique, il refusa toujours de trancher, nimbé dans une élégance dandy d’un autre siècle… L’accrochage est somptueux.
Araso
Au risque d’être redondante avec mes co-rédactrices… L’exposition Cy Twombly au Centre Pompidou est une pure merveille. Des oeuvres rares et jamais montrées rendent compte de toute la complexité d’un travail acharné et obstiné aux confins de la peinture post-moderne et des légendes antiques et d’une très grande sensibilité.
Syndrôme de Stendhal assuré avec Icônes de l’Art Moderne, la collection Chtchoukine exposée à la Fondation Louis Vuitton. Cet “amateur” que personne ne prenait au sérieux a amassé à contre-courant de ses pairs l’une des plus sublimes collections jamais montrée. Les dialogues Gauguin et Matisse, Picasso et Monet, dont les portraits méconnus de l’un répondent au Déjeuner sur l’Herbe habillé de l’autre, sont absolument à tomber. Vous avez jusqu’au 20 Février pour vous y précipiter et les files d’attente sont longues.
Un peu de mode, donc. Pas celle des spotlights, pas celle des paillettes. Ici, on vous parle de l’histoire de la mode, de ceux qui l’ont faite, de ceux qui l’ont portée. Une exposition troublante, enrichie de témoignages poignants, excessivement bien documentée et magnifiquement curatée par Olivier Saillard et ses équipes, dont l’expertise est une fois de plus démontrée. L’exposition Anatomie d’une collection au Palais Galliera est prolongée jusqu’au 12 Février 2017.
visuel : collage