
Le musée Paul Delouvrier d’Évry accueille deux œuvres de Vasarely, père de l’opt art
Le musée Paul Delouvrier, situé dans l’étonnante cathédrale de la ville d’Évry, accueille, depuis le 17 novembre 2013, l’exposition de deux œuvres uniques et monumentales de Victor Vasarely, père de l’art optique, et de son fils Yvaral Vasarely.
Un édifice remarquable…
Construite dans les années 1990 d’après les plans de Mario Botta, le célèbre architecte suisse a réalisé son projet entièrement en briques roses de Toulouse, « une maison à étage unique tendue entre ciel et terre », afin d’en faire un instrument de relations spirituelles. Ce grand édifice circulaire à l’acoustique impressionnante peut dérouter par son aspect original et son dépouillement apparent. L’architecte s’est en effet attaché à animer la façade de l’édifice par un subtil jeu de disposition des briques, créant des aspérités et des jeux d’ombres. La cathédrale est très lumineuse grâce à son toit transparent équipé de volets. Circulaire, l’intérieur du bâtiment est également très simple. Notons que Mario Botta a également dessiné le mobilier, à la fois fonctionnel et simple.
Ce tout jeune édifice est renommé non seulement pour son architecture, mais également pour son musée. Renouant avec la tradition, le trésor de la cathédrale, encore très restreint, s’est principalement tourné vers l’art contemporain et l’art éthiopien, sacré et profane.
Un musée d’art sacré et profane surprenant…
Le musée, d’une disposition particulière, occupe les hauteurs de la cathédrale ainsi qu’une partie des sous-sols. La collection d’art éthiopien, avec ses nombreux wakas (des stèles funéraires de bois sculpté, placées sur les tombes des chefs de clans Konso) et ses beaux rouleaux de prières servant également de talismans, est particulièrement intéressante de par la qualité des objets présentés et est comparable (pour l’art de cette région d’Afrique) avec la collection du musée du quai Branly. La scénographie de cette salle d’art sacré est tout à fait réussie.
Autre curiosité du musée : les « boîtes à rêves » de Madeleine Schlumberger, dite Marie d’Ailleurs. Cette bienfaitrice du musée a légué un ensemble de 19 de ces boites représentant des saynètes pieuses, fait d’objets chinés minutieusement assemblés qui offrent au visiteur, ici presque spectateur, une vision onirique, nostalgique et un peu kitsch de scènes religieuses ou de motifs de ferveur populaire. À travers ces œuvres, l’artiste s’est évertuée à conserver une atmosphère de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, tant Marie était soucieuse des grands bouleversements du XXe siècle.
L’art contemporain occupe un place d’honneur dans les collections de ce musée grâce aux nombreux dons d’artistes. Il en est ainsi des deux toiles religieuses de Vasarely, « Saint Pierre » et « Le Christ », prêt à long terme concédé par la mairie de Charenton. Figuratives, elles portent sur un thème religieux et constituent une exception dans la carrière de Vasarely. On retrouve pourtant le style caractéristique du maître de l’art optique, avec des effets visuels impressionnants. Le relief est saisissant et, si les œuvres à l’œil nu semblent un peu abstraites, elles changent du tout au tout au travers d’un objectif, révélant alors leur message. D’un côté, le Christ nimbé, aux éclats dorés, les yeux tournés vers le ciel, prend place entre deux sphères tel un lien entre le monde terrestre et le monde céleste, ou encore le passé et l’avenir. Face à lui se trouve saint Pierre, ténébreux et terre à terre, dans des tons gris-bleus, le regard porté vers l’horizon. Seule son auréole rappelle sa sainteté. Les deux œuvres se font face dans la crypte des évêques de part et d’autre d’un pilier central, saint Pierre du côté des tombeaux d’évêques et le Christ levant les yeux vers une petite lucarne donnant dans le cœur. Malgré le manque de recul entre ces deux grandes toiles, l’on ne peut que remarquer qu’elles s’intègrent parfaitement dans l’architecture en briques de la crypte des évêques avec son plafond à caissons. Ces deux œuvres trop peu connues font indéniablement penser au pixel art très en vogue actuellement ; pourtant, elles datent de 1980, signant une fois de plus l’aspect précurseur du travail de Vasarely.
L’arrivée de ces deux œuvres monumentales, nouveaux joyaux de la collection d’art contemporain du jeune musée Paul Delouvrier, est une raison de plus pour venir découvrir ce lieu atypique, pas si loin de Paris.
Visuels : © Sandra BERNARD
Informations pratiques :
Horaires d’ouverture : lundi au samedi, de 10h à 12h et de 14 à 18h ; dimanche de 14h30 à 19h.
Renseignements – Boutique cathédrale : 33 (0)1 64 97 85 21
Possibilité de louer un audio-guide.
Visites et réservations : pour les groupes, sur rendez-vous – Secrétariat Général : 33 (0)1 64 97 93 53 e-mail : [email protected]
RER D, arrêt Evry Courcouronnes
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2 thoughts on “Le musée Paul Delouvrier d’Évry accueille deux œuvres de Vasarely, père de l’opt art”
Commentaire(s)
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Allart
Bonjour, je suis très content de voir les 2 oeuvres des VASARELY,(père Victor VASARELY et fils Jean-Pierre VASARELY dit: YVARAL) dans votre musée.A l’époque elles étaient destinées pour l’église de Charenton à Paris; puis……..
En réalisations,vous pouvez voir ces oeuvres et bien d’autres sur mon site: http://www.bruno-allart.org
Bien cordialement.
Bruno ALLART
LAVAL JEAN-MARC
Merci pour ce bel article de synthèse.
A noter le site internet du musée pour toutes les conditions pratiques : http://www.museepauldelouvrier.fr à utiliser plutôt que le site de la cathédrale.