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D Day’s, les designers de demain sont en place

D Day’s, les designers de demain sont en place

05 June 2013 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Qui ose encore dire que le temps est morose ?  Non seulement les D Day’s, la semaine du parcours du design bénéficie d’une arrivée soudaine de l’été mais surtout d’une manne riche à déployer plus d’idées que vous n’en aurez jamais ! Tour d’horizon des écoles et ateliers.

Les ateliers de Paris 

Ici, de six mois à un an, les entreprises de création dans les secteurs des métiers d’art, de la mode et du design bénéficient de locaux et du soutien dans leurs démarches de la ville de Paris. Les 13 résidents actuels ont largement joué le jeu du thème Et demain…. proposé par les D Days, anciennement, Designers day’s . Parmi nos coups de cœur, les cannes élégantes d’Antoine Lesur et Marc Venot, après un constat flagrant “tout le monde vieillit”, alors, autant que les cannes soient en matières nobles, innovantes et ergonomiques. Du côté écolo, car demain sera pire qu’aujourd’hui, Bina Baitel invente une lampe à eau, Florent Albinet dessine des hôtels à poser sur des lacs et Isabelle Daëron impose son “Topique-feuilles”, un collecteur de feuilles sous forme de cône qui permet d’obtenir de la résine naturelle et de stocker les feuilles pour procéder ensuite au paillage des espaces verts.

La mode se fait aussi inventive, on fond sur l’un des chapeaux de Clotilde Toussaint, dont les larges bords sont une dentelle faite de colle.

Mode encore, mais cette fois au “Lieu du Design”

Les étudiants en troisième année de l’école des arts déco ont travaillé avec la Maison Martin Margiela. On connaissait le gout du créateur pour les idées excentriques devenant extrêmement portables, et c’est dans cette filiation que l’on rencontre des élèves “drogués aux laser” , offrant une précision et une transformation pour le moment inégalable. Le plastique devient tissu, des vieilles tapisseries prennent l’allure de graffitis américains, le microscopique devient visible.

S’habiller, mais aussi manger autrement

Toujours au Lieu du Design, les étudiants en design de l’école des arts déco ont  travaillé avec Haviland. Il s’agit ici de garder la préciosité de la porcelaine tout en la modernisant. C’est ce que les élèves ont réussi à faire avec brio, rendant le service à thé de grand-mère absolument sexy. Les gammes de tasses de Quentin Vuong cloutent les mugs et donnent envie de se lover avec une verveine devant des redifs de Mad Men.

Le design, c’est aussi des idées, et du service

C’est la leçon apprise à l’Ensci, l’Ecole Nationale Supérieure de Création Industrielle. Ici, au rez-de-chaussée, Juliette, Léa, Helène et Raphaël ont déliré autour du “cône”, ne parle-t-on pas sans cesse d’icone ? La forme simple de ce triangle joufflu a inspiré ces jeunes gens. L’occasion de fabriquer des machines, de bois et métal, “fabriqueuse” de cône toupie, cône tirelire en plâtre rotomoulé (sur place) , cône amplificateur de voix, cône chapeau. Il s’agit ici de produire en série, très sérieusement et facilement, des objets ludiques.

Autre salle, cette fois dédiée au monde de l’automobile. En partenariat avec PSA Peugeot Citroën, les étudiants ont imaginé un tableau de bord en tissu, foncièrement élégant. Il s’agit d’améliorer la vie en voiture en atténuant l’impact visuel des commandes d’aération, ici grâce à un ingénieux système textile et tactile.

La dernière salle de L’Ensci vient elle nous apprendre qu’un service c’est aussi du design. Certains jeunes diplômés de l’école ont gagné un concours auprès de La Poste. D’une idée : celle que La Poste deviendrait caution pour les locataires en errance, vient une réalisation, celle d’une carte de visite. D’un service courant, l’entraide entre voisin, naît un sticker “voisin relais” qui indique que votre voisin peut récupérer, et avec le sourire votre colis.

A l’école de communication visuelle, demain s’inscrit dans l’héritage

Les rois des graphistes s’amusent d’écritures rondes, “comme à la main” et d’impression “comme dans les années 70”. Ici, l’avenir puise dans les héritiers.

Tandis qu’à l’école Duperré, les élèves se sont pris de passion pour les éponges Spontex qui deviennent ici robes, gants ou objets de marqueterie organique.

Dans les étages on découvre les travaux des élèves et on rencontre Agathe qui travaille la cote de maille en la mêlant avec de la laine ou du coton. Faire d’un objet guerrier un vêtement douillet, tel est son projet. Ici, cols, bracelets et sculptures  témoignent de ce talent à suivre. Dans la même salle,

Ainsi, les écoles répondent à l’injonction Et demain… en se référant intelligemment au passé, sans aucune nostalgie. Ils sont conscients et habiles des techniques ancestrales et les maitrisent sans sourciller. C’est en les mêlant à la modélisation 3D, au laser et aux nouvelles matières que leurs terrains de jeux s’étoffent pour présenter à nos yeux des prototypes magnifiques que l’on a envie de voir vivre tout de suite et non pas Demain…

Tout le programme des D Day’s ici.

 Les ateliers de Paris, 32 rue du Faubourg Saint-Antoine, 75012

Le Lieu du Design, 74 rue du Faubourg Saint-Antoine, 75012

L’ENSCI, 48 rue Saint Sabin, 75011

Ecole Duperré, 11 rue Dupetit-Thouars, 75003

ECV, espace Commines, 17 rue Commines, 75003

Visuels  : (c) ABN

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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