Architecture
Jacques Dumarçay, l’architecte des grandes restaurations d’Angkor, est mort

Jacques Dumarçay, l’architecte des grandes restaurations d’Angkor, est mort

16 December 2020 | PAR Mahaut Adam

Jacques Dumarçay, ancien membre de l’école française de l’Extrême-Orient, passionné par l’Asie du Sud-Est et meneur de gigantesques travaux de restaurations de temples à Angkor et en Indonésie, s’est éteint il y a un mois, à l’âge de 94 ans.

Jacques Dumarçay est célèbre pour ses grandes restaurations à Angkor, au Cambodge, jusqu’en 1971, peu avant l’arrivée au pouvoir des Khmers rouges, et de nouveau dès 1991, mais aussi pour sa rénovation du temple de Borobudur, en Indonésie.

Fasciné par l’Asie du Sud-Est

Née en 1926 en Meurthe-et-Moselle, il vient à Paris pour faire ses études à l’école des Beaux-arts. Il travaille dans plusieurs cabinets d’architectes de la capitale avant de partir sur un chantier de fouilles en Afghanistan. Là commence sa découverte de l’Asie : de 1953 à 1964, il participe aux fouilles de la DAFA (Délégation archéologique française en Afghanistan) avec Jean-Marie Casal, qu’il suivra ensuite au Pakistan. En 1964, il est envoyé au Cambodge, à Siem Reap, la ville qui dessert les temples d’Angkor, où il devient l’assistant de Bernard-Philippe Groslier à la conservation des monuments. Son travail sur le Bayon, le temple édifié par le roi Jayavarman VII (composé de cinquante-quatre tours, sculptées chacune de quatre visages) sera couronné par l’école pratique des hautes études.

Le démontage de la pyramide de Baphuon (Cambodge)

Avant l’arrivée des Khmers rouges à Angkor, Jacques Dumarçay entreprend le démontage de l’énorme pyramide de Baphuon, de 35 mètres de haut, pierre par pierre. En effet, ce temple massif, sans doute le plus massif des temples angkoriens, château de sable et de grès sculptés représentant les grandes épopées hindoues, menaçait depuis longtemps de s’écrouler. Alors, 300 mille blocs différents sont déposés dans la forêt en 1971 et y restent pendant la guerre civile qui durera vingt ans. En 1991, l’architecte reprend donc les travaux d’Angkor avec passion, accompagné de l’archéologue Bruno Dagens et de deux autres architectes, Pascal Royère et Christophe Pottier.

La restauration de Borobudur à Java (Indonésie)

Pendant les vingts ans de guerre civile, Jacques Dumarçay est affecté à Pondichéry, une ville coloniale d’Inde, où il étudie le site de Mahabalipuram, peu avant d’être nommé conseiller pour la campagne de l’Unesco de restauration de Borobudur, à Java en Indonésie. Là, il démonte pièce par pièce le colossal sanctuaire bouddhiste du VIIIe siècle afin d’en consolider la base, ce qui sera, avec la pyramide d’Angkor, une belle réussite architecturale.

Visuel : © https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2285087

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Mahaut Adam

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