Un samedi soir en Europe : racisme ordinaire
SOS Racisme, en partenariat avec l’EGAM (European Grassroot Antiracist Movement) organisait le 26 mai la troisième Grande nuit européenne du Testing. La tendance : Paris sauve la face, “seul” le Chacha s’est fait épingler. A Nice, c’est autre chose. Toutelaculture qui suit l’actualité de la nuit ne pouvait rater cet évènement.
SOS Racisme a une grande expérience des testing puisque l’association en organise depuis 1996. La méthode est rodée : deux groupes test : un “coloré” et un “blanc” se présentent tour à tour à l’entrée d’un club ou d’un bar dont l’entrée est sujette à contrôle. Un témoin de moralité surveille la scène. Une fois le test fini, les groupes parisiens se retrouvent au siège d’SOS Racisme pour réunir les témoignages.
Cette nuit, une centaine de lieux étaient téstés à Paris, à Rennes et à Nice et pour l’Europe, en Serbie, en Pologne, en Roumanie, en Autriche, en Norvège, en Italie, et en Croatie.
A Paris, des lieux comme Chez Moune, Le Dupleix, ou encore le Backup ( connu pour organiser les soirées du Front National) ont ouvert leurs portes à tous. Seul le Chacha a fait preuve d’un racisme évident en ne fermant l’accès qu’au groupe “noir-arabe” composé pourtant d’un jeune homme et de deux jeunes femmes divinement habillés au physique parfait et, pour les filles, aux cheveux refrisés pour l’occasion. Eux ont été refoulés alors que, précise le témoin de moralité : “Ensuite, un groupe blanc, composé de sept personnes, débraillés et non apprétés, ont pu entrer aprés une courte négociation”.
Dominique Sopo, président d’SOS Racisme note une évolution : “On ne voit plus des discriminations en masse mais il reste des logiques de seuil, quand il y a un certain nombre de noirs et d’arabes ils arrêtent de faire entrer.” Il y a encore des effort à faire.
Si à Paris, le resultat est plutôt encourageant, il est déplorable à Nice où seuls les blancs sont persona grata. En Europe, la Roumanie fait des excès de zèle, fermant la porte des bars et même des restaurants aux Roms. En tout état de cause, aucun pays ne montre un visage parfait : plus de 25% des personnes se sont vus refuser l’accès au club car ils étaient noirs, arabes ou roms.
Ainsi, des «plaintes vont être déposées mardi à la préfecture de police de Paris et auprès des autorités niçoises compétentes» Du côté Européen, le président de l’EGAM Benjamin Abtan annonçait dès le milieu de la nuit que le résultat serait “présenté au président du Conseil Européen.”