
Premières Assises de l’Audiovisuel : des réformes en perspective
Mercredi 5 juin dernier avaient lieu les Premières Assises de l’Audiovisuel, impulsées par le Ministère de la Culture et de la Communication en la personne d’Aurélie Filippetti, en vue d’une grande loi de réforme du secteur prévue en 2014. Retour sur les mesures qui se profilent à l’issue de cette journée de débats.
Suite à la journée de discussions sur le développement et les perspectives d’avenir du marché de l’audiovisuel, principalement au regard de la nouvelle concurrence du Web, organisée il y a quelques jours au Grand Palais, plusieurs sujets problématiques ont dominé ces Assises de l’Audiovisuel. Il s’agit notamment de la question de la pub sur France Télévision et des droits de production.
Grande star du débat, le problème de l’appartenance des productions aux chaînes qui les financent a été largement évoqué, et notamment par Nonce Paolini, PDG de TF1. A l’origine de nombreuses tensions entre grands patrons et petites sociétés de productions indépendantes, la législation actuelle précise en effet qu’après une période de trois ans, un programme n’appartient non plus à la chaine qui l’a financé, mais à sa société de production d’origine qui peut alors décider de sa distribution sur d’autres chaines concurrentes. La journée du 5 juin dernier a été l’occasion de vifs échanges sur ce sujet et a surement lancé le gouvernement sur une piste réformatrice.
Autre grande doléance, cette fois exprimée par Rémy Pflimlin, président de France Télévisions, celle de la demande de voir le retour de la publicité après 20h sur les chaines publiques. Raisons financières obligent, Rémy Pflimlin a encore une fois urgé la Ministre Aurélie Filippetti de reconsidérer cette question.
Une première réforme éminente qui pavera le chemin de la loi d’Aurélie Filippetti
Hasard du calendrier, le premier projet de loi de réforme de l’audiovisuel de la présidence Hollande a été présenté en Conseil des ministres ce même jour du 5 juin et plusieurs mesures phares ont été retenues. Peut être la plus symbolique de toutes est celle concernant la nomination du PDG de France Télévision qui ne reviendra, non plus au Président de la République mais au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel. Le CSA lui même se verra réformé, et ne comptera plus que sept membres au lieu de neuf, les deux sièges attribués par le Chef de l’État étant supprimés. Le projet sera présenté au Sénat dès juillet prochain.
Des changements en perspective donc, principalement en vue de la structure même des institutions de l’audiovisuel, qui, à défaut de sûrement faire l’unanimité, auront pour but de dépoussiérer les législations concernant le secteur.