La bouche cousue de Petr Pavlensky en soutien aux Pussy Riot

Voilà 4 mois que les chanteuses du groupe punk Pussy Riot ont été jétées en prison pour “hooliganisme”. Leur prière anti Poutine pourrait les voir retenues derrière les barreaux pour sept ans. Depuis quelques heures la colère a grimpé parmi les artistes. Si Sting ou les Red Hot se sont contentés de déclarations, d’autres sont allés jusqu’à la mutilation.

Le chanteur Sting qui devait se produire à Moscou a affirmé  dans un communiqué délivré par Amnesty International qu'”Il est révoltant que les musiciens de Pussy Riot risquent des peines pouvant aller jusqu’à 7 ans de prison” (…) “La contestation est un droit légitime et primordial dans toute démocratie“. Les Franz Ferdinand n’ont eux pas annulé leur show et c’est en direct de la capitale Russe qu’ils ont affirmé leur soutien aux jeunes femmes. Les Red Hot ont arboré, lors de leurs concerts à Moscou et à Saint Petersbourg des tee-shirts où l’on pouvait lire “pussy riot”.

Mais, c’est chez un artiste plasticien que l’on trouve l’acte le plus remarquable.

Le 23 juillet, le performeur Petr Pavlensky s’est planté devant la Cathédrale Notre-Dame-de-Kazan de Saint Petersburg, la bouche cousue de fil sanglant. Il portait une affiche « La performance de Pussy Riot rejoue le célèbre acte de Jésus Christ (Matthieu 21 :12-13). », faisant référence au moment où  Jésus chasse  les marchands du temple.

En associant la censure à un épisode biblique, dans un geste de réincarnation de  l’artiste David Wojnarowicz, mort du Sida en 1992 à l’âge de 38 ans, il rappelle que le silence est la mort. Lui a été arrêté par la police et ses points de suture ont été défaits.

Le groupe de rock est toujours enfermé, et cela, en dernière  nouvelle jusqu’à janvier 2013. La prochaine audience aura lieu le 30 juillet.