
Mort du grand artiste Ellsworth Kelly
Dimanche 27 décembre, à New York, s’est éteint le maître des couleurs, Ellsworth Kelly, à l’âge de 92 ans.
Il y a à peine plus d’un an, la Fondation Louis Vuitton exposait ce qui sera désormais sa dernière grande oeuvre : Spectre VIII, un agencement de panneaux de couleurs qui représentent le cercle chromatique. Les couleurs justement, ce sont elles qui auront rythmé la carrière de l’artiste, depuis son séjour à Paris après la Seconde Guerre Mondiale, jusqu’à aujourd’hui. Alors que la nouvelle capitale des arts en ébullition est New York, Ellsworth Kelly fait le choix de s’installer à Paris pour quelques années, et y entame alors le périple de sa vie : son travail autour des formes et des couleurs.
«Le dessin, c’est savoir voir, confiait-il à Libération en 2002. Plus on pratique, plus on devient “voyant”. J’ai commencé à dessiner des plantes parce qu’elles sont planes. Je voulais comprendre l’empiétement de deux formes l’une sur l’autre» Parce que c’est bien la relation entre les formes, les dimensions, qui intéressait l’artiste, la dialectique entre ses œuvres et leur environnement. Kelly s’éloigne alors des théories en vogue dans l’art abstrait américain, qui voudraient qu’une œuvre n’existe que par et pour elle-même, et s’engage dans une voie où l’art et la vie, loin d’être opposés, ne forment qu’une entité créatrice. Une philosophie qui aura marqué les esprit.
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