
Ockrent is Back
Alors qu’elle avait disparu du petit écran depuis Duel sur France 3 (2007), Christine Ockrent devrait rejoindre très prochainement l’équipe du chroniqueur Bruce Toussaint sur I-télé, pour commenter les questions de politique internationale. Un come-back très attendu après le triller politico-médiatique de son départ de L’AEF (l’Audiovisuel extérieur de France). Retour sur les évènements dont les contours sont restés très sombres.
Il y a bientôt trois ans, le scandale éclatait sous fond d’espionnage industriel et de plainte pour harcèlement contre X. Les tensions qui coexistent alors entre la journaliste, Jean Lesieur (directeur de la rédaction de France 24 ) et Alain Pouzilhac (PDG de l’AEF) sont placardées en pleine place publique. Dans ce brouhaha sur-médiatisé, on comprend que l’affaire a pour genèse un scrupuleux « vol de données » qui avait rendu visibles certaines informations compromettantes de l’AEF dans le journal satirique du Canard enchaîné. Alain Pouzilhac décide donc de vérifier le système informatique des serveurs du groupe. Ô stupeur, on y découvre l’existence d’un dispositif industriel de piratage qui permet de «prendre connaissance immédiatement de tous les SMS ou e-mails envoyés ou reçus par n’importe lequel des 12 cadres dirigeants du holding du groupe AEF », source Le Monde.
Après l’ouverture d’une enquête et le travail minutieux de détectives privés, le dossier s’alourdit et les rebondissements se multiplient. On apprendra rapidement l’existence d’un disque dur virtuel (point névralgique du scandale) extérieur à l’entreprise, dans lequel aurait été stocké des documents sensibles. Ce disque dur implique directement une proche collaboratrice (Candice Marchal) de Christine Ockrent et celui d’un complice : Thibault de Robert. Tous deux auraient espionné depuis un domicile, les ordinateurs des principaux dirigeants de l’AEF. Fait troublant, l’informaticien aurait travaillé chez BK Conseil, la société de Bernard Kouchner quelques années plus tôt. Très vite Ockrent est placée au centre de cet esclandre. Elle tiendra bon pendant quelques temps et finira par démissionner après avoir dénoncé de graves manipulations et porté plainte pour harcèlement morale : « Après neuf mois de manœuvres qui ont sali mon honneur et ma réputation, je prends acte de ma révocation déguisée et sans motif. Je le fais dans l’intérêt du groupe et des collaborateurs avec qui j’ai travaillé en bonne intelligence pendant plus de deux ans et auxquels je veux rendre hommage. » (Figaro en date du 26 05 2011).
Le dernier tournant de l’ « Affaire » est probablement celui des conclusions de la BEFTI (Brigade d’enquêtes sur les fraudes aux technologies de l’information). En effet, elle établira que c’est le service informatique de l’AEF lui-même, qui aurait donné la possibilité à Candice Marchal d’avoir accès aux serveurs informatiques de l’AEF. Or cette version contredit tout les faits précédemment évoqués. Pouzilhac sera le dernier à plonger sous les feux des projecteurs. Le PDG a depuis (juillet 2012) démissionné de son poste à la tête de l’AEF, avec comme motif, la pression du nouveau gouvernement Hollande. A la suite de son éviction il était (clou du spectacle) tombé sous le coup de la justice et de La Brigade de répression de la délinquance économique…
La boucle est bouclée puisque la relève s’est faite aujourd’hui. Marie-Christine Saragosse, Présidente directrice-générale du groupe France Médias Monde a été nommé par le CSA à la tête de l’AEF. Elle a elle-même nommé, sur proposition de Marc Saïkali, Directeur de France 24, Françoise Champey-Huston au poste d’Adjointe au Directeur de France 24, en charge de la chaîne anglophone.
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