Le chant du Monstre, la revue qui fête l’hybridation
Dirigée par Sophie Duc, Angélique Joyau et Céline Pévrier, une nouvelle revue a fait son apparition, en décembre dernier. Alors que le 2ème numéro de ce projet étale à nouveau les crocs monstrueux de sa mascotte sur les présentoirs des meilleurs librairies, petite présentation d’un projet qui fête la création à travers la notion d’hybride.
Hybride est le monstre : mi-homme, mi-animal. Petite fille lointaine de “l’Acéphale” dirigé par Georges Bataille, Arrière arrière petite fille d’un Maldoror dont les chants ne sont que bruissement et crissement du corps entièrement animal, “Le chant du Monstre” va puiser du côté des poils, de muscles et des crocs pour gueule un grand coup hors des sentiers battus.
“Le chant du Monstre” fête l’hybridation. En mettant en valeurs la maison d’édition qui renouvelle la BD et le graphisme FRMK. En proposant, côté texte : un poème, la réédition d’un texte censuré car évoquant la question de l’inceste “L’épi Monstre” de Nicolas Genka, un texte de théorie littéraire sur le “je”. En imprimant délicatement, côté graph : des sérigraphies désolées de Charleroi vernies au sang de bœuf, un cabinet de curiosité de dessins signés Anthony Goicolea où les frontières entre les genres homme et animal se brouillent, et en cachant une plume monstres de la littérature d’aujourd’hui, Claro, en final de ses 135 bonne feuilles…
En dialogue sur fond sombre, ce panorama original de monstruosités constitue bien sûr un très bel objet où la place de l’humain aux côtés des règnes animal et végétal ne cesse d’être posée.
“Le chant du monstre“, vol. 2, éditions intervalles, premier semestre 2013, 135 p., 15 euros.