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Disparition du photographe français Olivier Voisin sur le front Syrien

Disparition du photographe français Olivier Voisin sur le front Syrien

25 February 2013 | PAR Marie Pichereau

C’est le ministère des Affaires étrangères qui vient de confirmer la triste nouvelle. Olivier Voisin, photographe français, a succombé à ses blessures dans la nuit de samedi à dimanche, après avoir reçu un tir d’obus.

Depuis quatre jours, l’homme était dans une situation grave, il avait été touché à la tête et au bras par un tir d’obus, pendant qu’il couvrait le conflit syrien jeudi dernier. La guerre syrienne est un conflit armé issu d’un large mouvement de contestations contre le régime Baasiste, le parti arabe socialiste, créé en 1947 à Damas. Il avait pour but l’unification des différents états arabes en une seule et grande nation. La guerre va débuter par des manifestations anti-régime et pro-régime en mars 2011, dans la foulée du climat révolutionnaire qui touchait certains des pays du Maghreb. Ce mouvement, est réprimé par les forces syriennes et il se prolongera encore en 2012. Peu à peu, c’est un autre conflit qui émerge, celui qui oppose désormais deux camps armés au milieu des populations civiles syriennes. Selon l’observatoire syrien des droits de l’homme, le bilan de cette guerre civile compterait près de 25 000 morts. Parmi ces civils, ces soldats et ces déserteurs, des journalistes, JRI et photographes de guerres, tomberont également sous les balles. Selon Reporters Sans frontières, 23 journalistes seraient morts durant le conflit syrien.

Un chiffre auquel s’ajoute désormais la mort d’Olivier Voisin. Après s’être retrouvé piégé alors qu’il suivait les attaques d’un groupe de rebelles syriens dans la région d’Idlib, au nord de la Syrie, il sera gravement blessé. Touché par un tir d’obus, il sera transféré le jour-même à l’hôpital d’Antakya en Turquie. Son état sera jugé critique par l’ensemble du corps médical, mais il subira tout de même une opération le lendemain. La lutte pour la survie se prolongea durant quatre jours, mais Olivier Voisin décèdera samedi soir. Ce reporters avait durant sa carrière capturé des images du monde entier, parmi lesquelles : le Brésil, la Corée du Sud ou encore le Liban. Olivier Voisin Photographe.

Après l’annonce de son décès le Huffigton Post a publié l’un des mails du photographe, qui avait été envoyé à l’une de ses amies, la veille du jour où il a été blessé. À l’intérieur, il raconte son quotidien, celui d’un photographe de guerre, qui connait la précarité financière, les prises de risques « obligatoires» et l’excitation du reportage. Il y confiera même : « Aucune autre drogue sera aussi puissante que l’adrénaline qui d’un coup fait jaillir en nous des sensations incroyables, notamment celle de vouloir vivre ».

Le président de la République François Hollande et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, ont rendu hommage au photographe dans un communiqué déclarant que « Sa disparition rappelle tragiquement les risques pris par les journalistes pour informer nos concitoyens, quels que soient les dangers ». En un mois, c’est la deuxième fois qu’un photographe français perd la vie après avoir couvert le conflit syrien. En janvier dernier, c’était Yves Debay, 58 ans, qui tombait sous les balles d’un sniper du régime syrien. L’an dernier, le jeune Rémi Ochlick, 28 ans, avait disparu dans le bombardement de son centre de presse. Il est bon de saluer et de rendre hommage au travail de ces JRI, cameramans et photo-reporters, qui nous transmettent l’information au péril de leur vie. Liste non exhaustive ( Article : Syrie : de nombreux journalistes morts depuis le début du conflit).

Visuels : Capture d’écran :  OlivierVoisin.fr, Syrie, Azaz, Janvier 2013.

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Marie Pichereau

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