La journaliste Daphne Caruana Galizia assassinée à Malte
La journaliste et blogueuse engagée Daphne Caruana Galizia, qui avait fait de la corruption son combat, a été assassinée lundi dernier par l’explosion de sa voiture.
C’était l’une des femmes qui faisaient trembler le gouvernement Maltais de Joseph Muscat. Daphne Caruana Galizia, 53 ans, ancienne journaliste pour le Times of Malta reconvertie en blogueuse engagée, a été retrouvée assassinée ce lundi après l’explosion d’une bombe placée sous sa voiture. Une enquête a été ouverte pour découvrir l’auteur des faits.
We are horrified and strongly condemn yesterday’s attack on journalist Daphne Caruana Galizia. pic.twitter.com/SCWxNLuBQf
— EU Commission Malta (@ECRepMalta) 17 octobre 2017
Via son blog devenu rapidement très populaire à Malte, Daphne Caruana Galizia dénonçait régulièrement les actes qu’elle jugeait corrompus d’hommes politiques en général et de la famille de Muscat en particulier. Elle était notamment à l’origine des élections anticipées qui se sont tenues dans le pays en juin dernier, suite à son allégation que l’entreprise maltaise Egrant, qui apparaît dans les Panama Papers, appartenait à l’épouse de Muscat.
Ce dernier s’est exprimé sur l’assassinat de la journaliste, affirmant qu’il ferait tout le nécessaire pour retrouver l’assassin et qualifiant la journée de lundi de «journée noire pour notre démocratie et notre liberté d’expression». Les habitants de Malte se sont mobilisés hier soir dans la localité de Sliema pour lui rendre hommage.
On tue encore en 2017 la liberte d’informer, d’expression. Daphne Caruana Galizia en est victime. Hommage à elle. pic.twitter.com/fGIKsJzdyf
— PM. (@PierreMonquet) 16 octobre 2017
L’assassinat de la journaliste – chose qui parait ô combien improbable en Europe, et pourtant – s’attaque directement à la liberté d’expression, remise continuellement en question cette année. Que penser, par exemple, de ce procès tenu au Maroc contre cinq personnes accusées d’avoir organisé la promotion du journalisme citoyen. Ou de l’inquiétante habitude du président américain Donald Trump, qui ne va pas sans rappeler les pratiques du gouvernement imaginé par George Orwell dans 1984, à qualifier de «fake news» toute information qui ne lui plait pas. Il y a quelques jours, interrogé dans son bureau par un journaliste, Donald Trump a notamment déclaré qu’il trouvait «franchement dégoûtant que la presse puisse écrire ce qu’elle veut» et que «des gens devraient se pencher sur le sujet», selon un article publié par Paris Match. A méditer.
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