
La cinéaste Mahnaz Mohammadi a été condamnée à cinq ans de prison
Mahnaz Mohammadi a été accusée de “complot contre la sécurité de l’Etat” et “propagande contre le régime” à Téhéran.
Un tribunal de mollahs a condamné la réalisatrice iranienne à cinq ans de prison ferme. Selon Mohammadi, sa condamnation se doit au travail qu’elle a réalisé pour la BBC. Sa collaboration et la production de films pour la chaîne britannique a été le motif principal de l’accusation qui pèse sur la réalisatrice. Cependant, elle affirme que sa collaboration avec d’autres médias occidentaux, tels que Al-Jazeera et Radio France a joué aussi sur la persécution politique qu’elle subit aujourd’hui. Les films documentaires pour lesquels le gouvernement iranien la considère comme une “menace” pour la sécurité de l’Etat sont: Travelogue (2006) et Crosing the Line (2010).
Le samedi 7 juin, Mohammadi a été conduite dans le nord de Téhéran pour être incarcérée dans la prison d’Evine. Le gouvernement Iranien cherche punir ses prises de position à faveur des droits des femmes dans le monde. Selon Reporters sans frontières, Mohammadi se trouve aujourd’hui dans une des cellules prévues pour les prisonniers politiques.
C’est la quatrième fois que le gouvernement iranien a essayé de faire taire la réalisatrice iranienne. Mohammadi, a été arrêtée en 2007 avec d’autres militants des droits des femmes qui exprimaient leur soutien à des manifestants qui suivaient un procès à l’époque; puis, en 2009 elle a été interpellée pour avoir déposé une gerbe sur la tombe de Neda Agha-Soltan, femme de 26 ans tuée par un policier du régime; finalement en 2011 elle est victime d’une autre arrestation. Après sa libération sous caution en 2011, son passeport a été conservé par le tribunal et le droit à travailler lui a été refusé.
L’année 2010, lors du Festival de Cannes, Costa-Gavras a lu une lettre de Mohammadi dans laquelle elle s’exprimait pour dire “Je suis une femme, je suis cinéaste, deux raisons suffisantes pour être coupable dans ce pays.”
Visuel © MARIAM SINAIEE- Wikipedia commons.