
Arte condamné à stopper la diffusion d’Intime Conviction
Mercredi 5 Novembre, le Tribunal de grande instance de Paris a rendu un verdict condamnant la chaîne Arte et la société Maha, toutes deux coproductrices de la fiction judiciaire Intime Conviction, pour atteinte à la vie privée.
La chaîne Arte s’est vue retirer le droit de diffuser son téléfilm Intime Conviction, diffusé le 14 Février dernier, sur tous ses supports, pour ses multiples ressemblances avec l’affaire du médecin légiste Jean-Louis Muller, qui avait été accusé du meurtre de sa femme. Depuis Octobre dernier, le médecin légiste avait été acquitté par la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle.
Ainsi, l’avocat de la défense, Me Dupont-Moretti, a pu lister une série de ressemblances manifestes entre le personnage de Paul Villier, incarné Philippe Torreton, et son client. Selon lui, en plus d’ enchaînements de faits similaires quant à l’exécution du meurtre, la fiction aurait calqué le métier, la situation familiale, ou encore la personnalité de Jean -Louis Muller. La chaîne franco-allemande avait enrichi cet épisode par un faux procès interactif sur internet. Celui- ci proposait aux internautes d’endosser le rôle de jury en votant sur la culpabilité ou l’innocence du personnage Villier. Le faux verdict devait être rendu le 2 mars.
Soulignant que la chaine n’avait pas tenu compte de l’acquittement du légiste, Me Dupont-Moretti a pu prononcer dans l’Obs que la chaîne avait commis une faute “pour faire monter le suspense à des fins mercantiles.” Malgré l’insistance de Camille Bauer, avocate de Maha Productions, sur la qualité fictionnelle du téléfilm et du travail de création scénaristique que ce dernier a suscité, le groupe Arte ainsi que Maha productions devront verser une indemnisation de 58 000 euros à Jean Louis Muller.
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