
La Maison, ou la Femme vue par Marguerite Duras
« La Maison » est tirée de « la Vie matérielle » de Marguerite Duras, au départ, un entretien avec Jérôme Beaujour. Le Lucernaire nous propose ici un visage intéressant et bien peu connu de la romancière.
Pendant 1h Tania Torrens tiens le rôle d’une étrange Marguerite Duras. La scène est simple, une femme assise dans sa cuisine prépare une soupe aux poireaux, mais par ce moment elle, nous livre une réflexion poussée sur la condition féminine. Elle est l’image d’une époque, d’un lieu, ou Femme rime avec maison, et ou chaleur et convivialité riment avec bon repas.
Le texte peut paraître daté, ou trop simpliste. Mais Il faut en retirer les premières feuilles. Comme les légumes qu’elle prépare pour sa soupe au poireau pour apprécier l’odeur et le gout de cette pièce il faut pouvoir retirer la peau et faire cuire à petit feu.
Tania Torrens s’approprie le rôle, à tel point qu’au moment où l’on sort de la pièce et qu’on discute avec elle dehors, on se demande si l’on ne vient pas simplement de sortir de sa cuisine. Elle réussit à nous transmettre ce texte, à faire vivre cette femme de la campagne.
« La Maison » est une nouvelle extraite de « La Vie matérielle », petit livre inclassable que l’on peut ouvrir à n’importe quelle page et y trouver une pensée qui nous fait réfléchir, sourire ou dire : « Là, elle exagère… » Et très vite, comme sur scène elle nous répond « On me dit tout le temps : Vous exagérez… »
Un bon moment de spectacle et de féminisme à passer en compagnie de Marguerite Duras.