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[Londres] “The hackers series”, Liu Bolin 2.0 à la galerie Magda Danysz

[Londres] “The hackers series”, Liu Bolin 2.0 à la galerie Magda Danysz

10 September 2015 | PAR La Rédaction

L’artiste chinois Liu Bolin s’est fait connaître en devenant “l’homme invisible”. Il est de retour avec une nouvelle exposition, disant qu’il veut être vu entrain de faire de la lumière. Mais est-il éclairant?

Pour lire la version anglaise de l’article, c’est ici.

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Le photographe Liu Bolin s’est fait connaître du monde entier avec sa série à épisodes “Caché dans la ville” où il se mettait en scène en train de se fondre dans des décors divers et variés. C’était une manière d’attirer l’attention sur la destruction de communautés d’artistes par les autorités chinoises. Et depuis il a fait des photographies à Venise, New-York, Londres et paris. Il a aussi été invité aux rencontres d’Arles et parlé aux prestigieux TED. Mais après avoir passé dix ans à disparaître pour mieux se présenter, où en est-il?

Au même point mais pas tout à fait. Comme son son l’indique, la “Hacker serie” est faite d’images volées à des sites webs, dans lesquelles il s’insère avant de réinsérer les images dans le contexte où il les a découvertes. Dans chacune de ces images, il tient à la main une ampoule éclairée. Il est donc plus facile à trouver que d’habitude. Il dit qu’il s’est transformé en “sifflet lumineux tentant d’attirer l’attention des gens sur la pouvoir des images”.

Ces images incluent deux sites web d’ONG défendant les animaux marins, l’Assemblée nationale Française, le Consulat Français à Londres, un centre culturel parisien et une usine sidérurgique allemande classé au patrimoine de l’Unesco. Les photos sont exposées à côté d’agrandissement des pages web dont elles sont extraites.

L’exécution est impressionnante. La manière dont l’artiste se fond dans une masse incroyable de requins ou dans le parlement français oblige à scruter l’image. Mais quel est le message? Bolin dit qu’il “met en cause la puissance des images en transformant les modèles originaux” et va même jusqu’à annoncer “Une tentative d’entrer en guerre contre les images”.

Un examen attentif révèle que ses images sont d’une très haute résolution (beaucoup plus que les images des sites web) ce qui amène à interroger ce que serait un hacking “amical” où les websites participants seraient prévenus et incités à donner leur accord pour fournir les images originelles afin qu’elles soient projetées et re-photographiées avec les insertions de Liu Bolin. S’agirait-il alors de hacking ou de collaboration artistique? Il est difficile de comprendre ce que ces images particulières remettent en cause, ou bien même combien de “guerre” elles contiennent quand elles sont le fruit d’une collaboration. la lumière que nous fournit Liu Bolin demeure aussi invisible que l’artiste dans ses photos. On sort de l’exposition avec l’impression générale que les habits neufs de l’empereur ne sont peut-être pas totalement invisibles mais néanmoins criblés de trous.

Liu Bolin, The Hacker Series, Galerie Magda Danysz 61 Charlotte Street, London W1, jusqu’au 7 Octobre, entrée libre.
Mar-sam 11h-19h.

images : courtesy of Magda Danysz gallery

Peter Domankiewicz (trad. YH)

Infos pratiques

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La Rédaction

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