![[Critique] « Je danse toujours », la machine à rêver de Clémence Poesy](https://toutelaculture.com/wp-content/uploads/2013/11/JE-DANSE-TOUJOURS-Affiche-724x1024.jpg)
[Critique] « Je danse toujours », la machine à rêver de Clémence Poesy
En à peine cinquante minutes, le spectateur est happé par une pièce dense, qui déroule une vie rêvée. C’est l’hiver 1942, et Clémence Poésy incarne l’attente amoureuse.
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Seule en scène, Clémence Poésy, chemisier écru incrusté de dentelle et pantalon beige à pinces, tape à la machine, se remémorant les souvenirs de la Résistance. Peu à peu, on comprend qu’il s’agit là de souvenirs largement inventés, fantasmés. La jeune femme rejoue inlassablement, sur sa machine, l’attente de l’être aimé. À ce Monsieur Blanche qui, pendant la guerre, lui dictait des journaux à faire passer à Lyon, elle n’a jamais osé avouer son amour. À présent, alors qu’il est trop tard, elle se parle pour éviter l’angoisse, tapant au rythme des palpitations de son cœur. Fiévreuse, intense, Clémence Poésy incarne cette attente tendue par un espoir un peu fou. Courant entre la petite table et le poêle où elle brûle les feuillets, elle semble possédée par ses souvenirs rêvés, par cette longue vie qu’elle n’a pas vécue.
La mise en scène d’Étienne Guichard (le père de Clémence Poésy) est sobre et précise, le texte de Timothée de Fombelle naturel et imagé. Clémence Poésy incarne la passion, l’attente et la douleur avec une belle ferveur.
Je danse toujours, pièce de Timothée de Fombelle, avec Clémence Poésy, mise en scène d’Étienne Guichard. Du mardi au samedi, www.theatrelapepiniere.com.
Théâtre de la Pépinière
7, rue Louis-le-Grand
75002 Paris
location : 01 42 61 44 16
Visuels : © affiche officielle du spectacle, photo de Mirco Magliocca