Cinema
Maman un film sur la vérité de l’amour maternel

Maman un film sur la vérité de l’amour maternel

08 May 2012 | PAR Celeste Bronzetti

Maman, le nouveau film de Alexandra Leclère, revèle une personnalité dramatique du cinéma français. Un sujet qui touche au coeur de la vie de toute femme : l’amour maternel. Profond et émouvant, le film ne tombe pas dans le piège facile de la banalité et du drame larmoyant.

Deux filles ont grandi dans l’absence de la figure maternelle, mais surtout en manque de l’amour instinctif qu’une mère devrait dévouer naturellement à ses fils. Comme tout se qui ne se fige pas comme un modèle, comme premier point de repère depuis le tout début de notre vie, Sandrine et Alice n’ont qu’une idée théorique de ce que cela ça signifie qu’être aimé par sa mère. Elles mènent une vie ordinaire, à Paris, mais le grand vide que leur enfance a dû supporter a irrémédiablement gravé leurs relations humaines. Tout cela revient en surface lors de la nouvelle du retour de leur mère à Paris, une extraordinaire Josiane Balasko qui interprète parfaitement le côégoïste et farouche de ce coeur sec. Elle est avant tout une femme, très sensuelle et très fière qui à l’age de soixante ans revient vers ses enfants pour leur demander ce qu’elle ne leur a jamais donné : du réconfort et de l’affection.

Si Alice (Marina Foïs) a matérialisé l’absence d’une mère dans le rejet de la maternité, Sandrine (Mathilde Seigner) est incapable d’aimer un homme. Elle élève ses enfants avec l’énergie d’une femme qui a fait de son indépendance et de sa solitude le moyen principal pour s’immuniser contre la douleur. Les deux femmes se rendent compte des dégâts que l’insensibilité de leur mère a apporté dans leurs vies, une fois qu’elles se retrouvent, après vingt ans d’éloignement, face à elle, leur mère, et à son inébranlable sécheresse.

C’est à ce moment-là qu’elles planifient l’action la plus extrême et la plus indispensable de leur vie : elles enlèvent leur mère et l’enferment dans une grande maison isolée, sur la mer sauvage de Bretagne. Elles n’ont aucune visée violente sinon celle de la forcer à reconnaître son échec. Les dialogues et les scènes qui se déroulent pendant cet isolement intensif sont d’une violence et d’une profondeur qui n’étaient pas prévisibles au début du film.

La participation dramatique de trois actrices devient de plus en plus intime et authentique que le spectateur ne peut pas s’empêcher de sonder avec elles la complexité des sentiments familiales.

Le drame est abordé avec une sincérité et une ironie qui rendent les moments les plus pathétiques vrais et intelligents. Un film qui pousse reconnaître un morceau de nous mêmes dans ces figures si concrètes bien que l’histoire racontée reste du début à la fin à la frontière de l’absurde.

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Celeste Bronzetti

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