
38 témoins, Lucas Belvaux adapte Didier Decoin
Le réalisateur Belge de la “trilogie” et de “Rapt“(dont hollywood va faire un remake), adapte le roman de Didier Decoin (au titre aragonien) “Est-ce ainsi que les femmes meurent?” Avec une majestueuse Sophie Quinton (découverte dans Poupoupidou) en inconnue à cette adresse et un Yvan Attal en demie-teinte, le film parvient à planter une ambiance bien glauque dans un quartier du Havre. Fait d’hiver à recommander aux contemplatifs et observateurs la nature humaine plutôt qu’aux sanguins. Sortie le 14 mars 2012.
Le Havre. Par une froide nuit de février, une jeune étudiante de 20 ans est sauvagement assassinée au couteau dans un quartier résidentiel dans les abords du ports. La police commence son enquête dans le voisinage, mais personne n’a rien entendu la nuit du meurtre. La plus loquace est peut être la jolie Louise (Sophie Quinton), pourtant en voyage lors des évènements et revenus le matin d’après le drame. Son fiancé, le capitaine Pierre Morvand (Yvan Attal) dit également être rentré au petit matin, bien après l’accès de violence. Une pesanteur s’installe et dans le couple et sur el quartier. Aux recherches de la police s’ajoute l’enquête d’une journaliste locale, Sylvie Loriot (Formidable Nicole Garcia), qui est très mal reçue par tous sauf par Louise…
Formidablement filmé, 38 témoins bénéficie d’un cast quasi-parfait : Nicole Garcia éblouissante en vieille requine des médias, Natacha Régnier parfaite en maman peureuse, Didier Sandre, inimitable de sagesse en procureur et Sophie Quinton qui parvient à exprimer les abîmes littéraires de son personnages sans jamais élever la voix. Le hic, c’est vraiment Yvan Attal qui est pourtant le personnage central du film. A cause de ce personnage aux mots empesés et aux expressions anti-naturelles, l’adaptation ne fonctionne pas. Le parallèle entre le couple qui part soudainement en vrille et le secret plus lourd que le bronze n’atteint pas son objectif. Corroie de transmission entre ces deux sphères, Attal plonge dans la honte comme u personnage de Kafka puis relève soudainement la tête pour faire le justicier est probablement. probablement l’effet du scenario trop fidèle aux mots du roman de Didier Decoin pour atteindre le subtil et le vraisemblable. Malgré ce hic, le film vaut pour son atmosphère, que Belvaux prend un malin plaisir à faire traîner en longueurs esthétiques, qui elles, sont parfaitement maîtrisées.
38 témoins, de Lucas Belvaux, d’après le roman “Est-ce ainsi que les femmes meurent”, de Didier Decoin (Grasset), avec Yvan Attal, Sophie Quinton, Nicole Garcia, France, 2011, Diaphana, 1h44, sortie le 14 mars 2012.
© Kris Dewitte
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