
Je disparais , la Colline a fait mieux
Une femme est seule dans une pièce, assise dans un fauteuil. Alors elle dit : “je suis une femme. Je suis seule dans une pièce. Je suis assise dans un fauteuil.” Le reste est à l’avenant. Sa valise est prête. Elle s’apprête à quitter la maison de son enfance. Elle part avec son amie, sa voisine. On ne sait pas trop ce qui les chasse. Dans leur exil, elles s’inventent des histoires pour donner du sens à leur émigration.
“Je disparais”, de l’auteur norvégien Arne Lygre (né en 1968), parle de la mort, de la solitude, de la brutalité du monde, mais doucement, calmement, sobrement. Ce spectacle a fait le choix du minimalisme, de la scénographie, du décor vide, du texte, auto-suffisant, péremptoire, vide également, mais qui n’arrête pas de parler. Le fascicule de présentation de ce spectacle mis en scène par Stéphane Braunschweig s’ouvre par cette citation : “Qu’ai-je à faire du reste du monde ?” Effectivement. Ce n’est pas parce que les gens vous parlent qu’ils ont forcément quelque chose à vous dire. Mais ça les calme, ça les rassure sans doute.
C’est du théâtre non-dramatique, c’est à dire sans action. Serait-ce de la littérature pour autant ? La pièce dure 1h25. En fait, c’est long. Après la pièce, dans l’escalier, des spectateurs initiés évoquent Jon Fosse. Pourquoi pas.
Les comédiens, Annie Mercier, Luce Mouchel, (qui forment un beau duo complémentaire, doué d’une présence pleine d’ironie), Alain Libolt, Pauline Lorillard, Irina Dalle, essaient avec mérite d’attifer la sanglotante idée, sans nous éviter de lugubres bâillements. Le cahier des charges intello-chiant est respecté.
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