Cinema
The Artist de Michel Hazanavicius : la technique au service du rétro

The Artist de Michel Hazanavicius : la technique au service du rétro

07 October 2011 | PAR Yaël Hirsch

Avec 6 nominations et le Prix d’interprétation masculine  pour Jean Dujardin en compétition officielle au dernier Festival de Cannes, le film muet de Michel Hazanavicius (Ma femme est une actrice; OSS117) est très attendu par le grand public. Une prouesse technique qui n’empêche pas l’ennui et le has been. En salles ce mercredi 12 octobre.

Hollywood 1927. Le cinéma muet connaît ses dernières grandes heures et un de ses chantres est le beau George Valentin (Jean Dujardin) dont le sourire et l’ego ravageurs font se pâmer toutes ces dames. Au faîte de sa gloire et toujours accompagné par son chien, Valentin a un petit faible pour la jeune et ambitieuse Peppy Miller (la jolie Bérénice Bejo) qu’il propulse par hasard à la une des journaux au détour d’une photo et fait engager comme figurante sur un de ses derniers grands films. Tout ceci sans jamais donner le moindre coup de canif dans le contrat d’ennui qui le lie avec sa femme… Refusant de s’acclimater au cinéma parlant, George Valentin produit lui-même encore un coûteux film dont il est le héros, avant de sombrer dans l’alcoolisme et l’anonymat, quitté par tous sauf son fidèle valet et son cher toutou. Pendant ce temps la fringante Peppy grimpe jusqu’au sommet de l’affiche. Et dans son cœur, elle n’a pas oublié George Valentin…

Prouesse technologique et prouesse d’acteurs, ce film d’1h40 en noir et blanc ennuie profondément, malgré les mimiques, les clins d’œils appuyés et les saut périlleux du chien. La question n’est pas de savoir si un public contemporain peut se concentrer sur un long métrage muet; la réponse est nécessairement oui. Le problème vient plutôt de l’intrigue qui est une pâle copie de l’incomparable Sunset Boulevard de Billy Wilder (1950), à peine adapté pour les belles et rutilantes bacchantes de Dujardin et édulcoré à coups de grandes farces vides. Un humour trop bon enfant qui ne masque pas des silences plus profonds que ceux des voix. The Artist suscite autant l’admiration pour les comédien reclassés en mimes que l’ennui profond d’un déjà vu de près de deux heures.

The Artist, de Michel Hazanavicius, avec Jean Dujardin, Bérénice Bejo, John Goodman, Penelope Ann Miller et Ed Lauter, France 1h40, sortie le 12 octobre 2011.

Infos pratiques

Gagnez 2×2 places pour la pièce Le malin plaisir de David Hare par la troupe de l’Heure Egale à l’Essaïon le dimanche 23 octobre
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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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